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Emmanuelle Cosse sur l'affaire Baupin : "Ce débat doit se faire devant un juge"

Le député Denis Baupin a été accusé lundi par des élues écologistes de harcèlement ou agression sexuelle, des actes qu'il conteste. Son épouse et ex-secrétaire d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) a réagi pour la première fois, mardi sur France Info : "J'ai appris comme vous hier ces accusations". "Si ces faits sont avérés il faut que ce soit réglé devant la justice. S'ils ne sont pas avérés aussi."
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
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"J'ai été très touchée en tant que femme, en tant que compagne, en tant que mère et en tant que ministre", a réagi mardi sur France Info Emmanuelle Cosse, épouse de Denis Baupin et ex-secrétaire du parti Europe Ecologie - Les Verts (EELV), au lendemain des accusations de harcèlement, voire d'agression sexuelle, à l'encontre de son mari, qu'il conteste. "J'ai été saisie, a affirmé l'actuelle ministre du Logement, et j'ai appris, comme vous, hier, ces accusations de harcèlement. Les questions de violences faites aux femmes sont inhérentes à mon combat politique et je n'ai jamais transigé avec ça", a réagi Emmanuelle Cosse.

"On parle de faits qui sont d'une extrême gravité et s'ils sont avérés il faut que cela soit réglé devant la justice." Mais, a ajouté Emmanuelle Cosse, "s'ils ne sont pas avérés, il faut aussi que cela se règle devant la justice." "Ce n'est pas dans les médias que cela se discute, mais devant la justice. Les allégations sont suffisamment graves et Denis Baupin a fait le choix de se défendre en justice. Le débat et l'affaire Denis Baupin doivent se faire devant un juge", a ajouté la ministre.

"Je n'ai jamais été saisie de signalements d'harcèlement ou d'agression"

Quant à savoir si Emmanuelle Cosse était au courant, l'épouse de Denis Baupin se défend : "J'ai été secrétaire générale d'EELV pendant deux ans, je n'ai jamais été saisie de signalements d'harcèlement ou d'agression. Il y a la présomption d'innocence et il est très important que le débat se fasse devant un juge", a-t-elle répété. 

L'ancienne patronne du parti et désormais ministre a aussi expliqué : "Je fais la part des choses entre ce qui peut concerner mon conjoint et ce qui me concerne moi. Je n'ai pas de trouble et si votre question est de savoir si j'ai confiance en mon conjoint, la réponse est oui".  Emmanuelle Cosse a poursuivi : "Je suis une femme qui peut être touchée par ce qu'il se passe mais je suis aussi ministre du Logement et je vais continuer mon combat et mon engagement politique."

Locations ponctuelles de logements sur Internet : "L'économie numérique ne peut pas être la jungle"

Alors que les hôteliers français sont en colère contre le site de logement collaboratif Airbnb, Emmanuelle Cosse, ministre du Logement, a estimé sur France Info que "l'économie numérique ne peut pas être la jungle et se faire au détriment du logement de tout le monde." A Berlin où le phénomène marche très fort, les riverains ont tellement de mal à se loger durablement que la mairie a décidé de restreindre très fortement les locations d'appartement sur Airbnb. Emmanuelle Cosse n'en est pas là : "Nous ne voulons pas l'interdire mais le réguler", a précisé la ministre du Logement.

"On est passés d'un site collaboratif très bien à un site marchand, à tel point que vous n'avez plus de logements pour héberger les gens comme vous et moi qui vivent là à l'année. Le numérique est un outil formidable mais il faut l'encadrer. Il faut que les gens qui louent leur bien payent des taxes de séjour et déclarent leurs revenus locatifs", a estimé Emmanuelle Cosse.

Evacuation des migrants à Paris : "Il n'y a pas de désaccord avec le gouvernement"

"Il n'y a pas de désaccord avec le gouvernement" sur la question de l'évacuation et l’hébergement des migrants, a affirmé Emmanuelle Cosse, ministre du Logement. Ce week-end, dans une lettre aux associations de soutien aux migrants, elle a "regretté profondément les conditions d'évacuation" des 300 réfugiés du lycée Jean Jaurès à Paris, mercredi dernier. "Avec Bernard Cazeneuve [ministre de l'Intérieur - NDLR], nous sommes deux ministres très engagés sur la question de l'accueil et de l'hébergement des migrants. Mais, a précisé Emmanuelle Cosse, depuis quelques semaines nous faisons face à un phénomène un peu nouveau : l'arrivée beaucoup plus importantes de migrants dans la rue."

"Là où l'on trouvait quelques dizaines de personnes avant, à Stalingrad nous en avons évacué 1.600 migrants", a rappelé la ministre du Logement. "Nous devons changer d'échelle. Cela ne se fait pas comme ça de trouver d'un seul coup des milliers de places supplémentaires pour accueillir des gens durablement en France."

Présidentielle 2017 : "Nicolas Hulot a un véritable rôle à jouer dans l'élection"

Alors que les candidatures pour l'élection présidentielle de 2017 se multiplient à droite comme à gauche, les écologistes semblent loin d'être d'accord sur leur futur candidat. "Nicolas Hulot a un véritable rôle à jouer dans l'élection présidentielle", a estimé Emmanuelle Cosse, ancienne secrétaire générale d'Europe Ecologie-Les Verts.

"Je souhaite qu'en 2017 il y ait une vraie représentation des idées écolo parce que la révolution de la transition énergétique doit être au cœur du débat politique, a insisté l'actuelle ministre du Logement. Mais il faut soutenir une personne capable de gagner et d'emporter la victoire." Pour autant, Emmanuelle Cosse ne veut pas appeler l'ancien animateur télé à se présenter : "On suppute beaucoup de l'engagement de Nicolas Hulot et c'est plutôt à lui de dire ce qu'il va faire."

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