D'un président et d'un style à l'autre
Le grand collier de l'ordre national de la
légion d'honneur, qui marque une forme de couronnement républicain, un des
symboles d'une cérémonie très codifiée aux allures de sacre. Le long tapis rouge
dans la cour de l'Elysée, les 21 coups de canons tirés depuis les Invalides, ou
encore la parade sur les Champs-Elysées...
En 1981, Valéry Giscard d'Estaing
avait voulu dépoussiérer un peu l'exercice en s'en allant... par ses propres
moyens. Après s'être entretenu avec son successeur, il s'en ira sous les huées d'une
petite foulée rassemblée devant l'Elysée. Echange de "quelques propos
aimables et insignifiants ", écrira plus tard Valéry Giscard d'Estaing. Une
discussion "urbaine" avec un homme un peu "lassé", confiera
de son côté François Mitterrand. La succession suivante, en 1995, sera plus chaleureuse.
Une heure d'entretien lors duquel le socialiste demandera notamment à Jacques
Chirac de prendre soin des Colverts du parc de l'Elysée.
Et puis 12 ans plus tard, l'heure est à
nouveau au renouveau. Avec une famille Sarkozy recomposée qui prend la pose pour
des photos glamour dans la cour de l'Elysée. Un Nicolas Sarkozy bronzé, après
son séjour sur le yacht de Vincent Bolloré, qui applaudit Jacques Chirac à son
départ avant de prononcer un discours de rupture vis à vis de son prédécesseur.
François Hollande, président de la sobriété
La cérémonie du jour sera "un peu" différente. Les enfants du nouveau président ne seront pas là. Pas de chefs
d'Etats étrangers non plus, contrairement à ce qu'avait fait François
Mitterrand. Mais quelques journalistes ou hommes de théâtre, Bruno Masure,
Jean-Michel Ribes, quelques hiérarques socialistes aussi mais pas Ségolène
Royal, une dizaine de prix Nobel également. Puis deux discours symboliques
l'après-midi pour un président qui dit vouloir mettre l'accent sur la jeunesse.
Hommage à Jules Ferry, fondateur de l'école publique obligatoire, et à la
chimiste et physicienne Marie Curie.
Profil d'une nouvelle équipe
Et puis le nom du premier ministre sera également
dévoilé cet après-midi. Le député-maire de Nantes Jean-Marc Ayrault tient toujours
la corde pour Matignon. Martine Aubry devrait obtenir un grand ministère de la
Culture, de l'Education et de la Jeunesse. Les Finances reviendraient à Pierre
Moscovici ou Michel Sapin. Dans ce cas, l'ex-directeur de campagne pourrait
aller aux Affaires étrangères et Laurent Fabius à la Défense. Arnaud
Montebourg, surprise de la primaire socialiste, est pressenti à la ré-industrialisation
et le radical Jean-Michel Baylet à l'Agriculture.
Et du côté de l'équipe élyséenne...
Le préfet Pierre-René Lemas, ex-camarade de
promotion de l'ENA de François Hollande, va prendre le secrétariat général et
constituer cette équipe. Faouzi Lamdaoui, fidèle du nouveau président, n'en
fera finalement pas partie. Il sera candidat aux législatives dans la 1ère
circonscription de la Somme. En cas d'élection, une promotion ministérielle en
juin n'est pas exclue.
Vidéo : Aujourd'hui se déroule la très symbolique cérémonie de passation de
pouvoir entre Nicolas Sarkozy et François Hollande. En 1981, François
Mitterrand cassait les codes et créait sa propre mise en scène avec la fameuse
visite au Panthéon.
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