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Bernard Kouchner : en Syrie, "la communauté internationale recule"

L'ancien ministre des Affaires étrangères dénonce vendredi le manque d'action de la communauté internationale face à l'avancée de Daech. Les relations entre les pays sont en train de changer et "ça devient compliqué", explique-t-il.
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Franceinfo (Franceinfo)

L'ancien ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, constate vendredi sur France Info que "la coalition internationale recule pour le moment. En tout cas, elle n'avance pas" pour contrer la progression du goupe Daech en Syrie et en Irak. "Ces deux pays existent bien peu. Les frontières de la colonisation se sont effacées et c'était un peu prévisible."

La coalition a fait le choix de bombarder, sans envoyer de troupes au sol. Pourtant, "lorsqu'il y a des troupes au sol, ça change. Par exemple, l'alliance avec les Kurdes nous a permis très directement d'obtenir des succès sur le terrain." "Nous n'aidons pas assez les Kurdes, il faut les armer (...) établir avec eux des stratégies cohérentes, aussi bien en Syrie qu'en Irak." continue Bernard Kouchner.

Pour l'ancien ministre, la situation dans cette région du monde a changé les relations diplomatiques dans le monde entier qui deviennent "difficiles à comprendre" : "Les adversaires d'hier se rencontrent et changent à 180 degrés." "Daech ne gagnera pas à terme, mais les populations locales souffriront et souffrent déjà terriblement."

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Les djihadistes de Daech ont pris possession de la cité antique de Palmyre, classée patrimoine mondial par l'Unesco. De nombreux intellectuels s'inquiètent de destructions possibles. "C'est une telle signature horrible et barbare que de détruire une civilisation (...) ! Je suis très ému et je souhaite qu'on sauve les ruines de Palmyre mais je veux aussi qu'on s'intéresse aux hommes et qu'on arrête les massacres." , s'indigne l'ancien humanitaire.

"Nicolas Sarkozy a eu raison d'aller en Libye "

Bernard Kouchner n'était plus ministre au moment de l'intervention française en Libye mais pour lui, le président Nicolas Sarkozy "a eu raison de lancer une intervention pour sauver des milliers de morts potentiels" . Le problème, c'est qu'il "fallait rester. Frapper par avion et s'en aller, c'est une manœuvre destinée à l'échec" .

Concernant la gestion des migrants en Méditerranée, Bernard Kouchner salue la volonté de l'Europe de les répartir en fonction des richesses et de la démographie de chaque pays : "On a attendu longtemps que l'Europe réagisse" . Mais surtout, "il ne faut pas les laisser mourir en mer" .

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