Armistice méfiante à l'UMP
Il fallait arrêter les "conneries ", c'est le député filloniste de Paris Bernard Debré qui le dit. D'un côté comme de l'autre, les cotes de popularité étaient de plus en plus basses. Alors un peu fourbus, les deux boxeurs en chef et leurs états-majors ont finit par se tomber dans les bras les uns des autres. De là à y voir un geste d'amour, il y a quand même encore quelques kilomètres à parcourir, comme le suggère Bernard Debré : "C'était la meilleure des choses. Encore faut-il maintenant que les
accords soient respectés. On en tirerait des conséquences beaucoup plus
définitives. Mais je ne pense pas que Jean-François Copé, qui est quand
même un fin politique, recommence à jouer les matamores".
Les accords concernant la direction collégiale jusqu'au prochain vote en septembre 2013 doivent être dévoilés cet après-midi. Mais seuls les postes opérationnels pourraient être annoncés. Les postes plus politiques vice-présidents, secrétaires pourraient attendre un peu. Autre point difficile, l'intégration des quatre collaborateurs du groupe parlementaire filloniste R-UMP au sein de l'UMP. Le député copéiste du nord, Sébastien Huygues, ne voit pas comment la chose serait possible : "Avec la perte des élections législatives et présidentielles, nous avons perdu des financements publics et donc l'UMP a déjà dû diminuer les effectifs des collaborateurs. je ne vois pas comment nous pourrions réaugmenter les effectifs ".
Quant au "Saint Graal" que constitue une ligne politique claire et commune, il ne tombera pas du ciel. Les discussions auront "au fil de l'eau" glissent poétiquement des députés sans doute inspirés par les muses de la réconciliation. C'est compliqué parce qu'il faut à la fois tenir compte des sensibilités Copé-Fillon et aussi des motions : droite forte, droite sociale etc. Et la confiance ne règne pas vraiment à ce niveau, reconnaît le filloniste Michel Piron, seul à avoir voté contre la dissolution du groupe R-UMP : "Ce qui différencie François Fillon de Jean-François Copé c'est le refus de courrir après les extrèmes, le refus d'être dans la seule opposition ". Il précise que la question d'accorder sa confiance au président provisoire de l'UMP le "plonge dans un abîme de perplexité ".
En attendant de savoir ce qu'ils vont dire à leurs électeurs, les députés vont tenter de s'organiser, avec des groupes de travail, ou des compositions de commissions plus équilibrées. Et, nostalgie ou moyen de pression, les fillonistes pourraient se retrouver à l'extérieur du groupe : François Fillon pourrait ainsi réactiver son micro parti France.9. Une otpion que craint un peu le vice-président du groupe UMP, Christian Kert : "Nous nous retrouvons pour reconstituer la vraie famille du groupe parlementaire de l'UMP. Si il doit y avoir une diversification de la réflexion telle que la souhaite François Fillon, je pense que c'est au sein du parti politique qu'il faut la conduire et non pas au sein du groupe parlementaire qui, lui, a besoin d'unité ".
Du côté de Jean-François Copé comme de François Fillon ou chez les non-alignés, chacun assure que le climat et apaisé et constructif. Mais le sénateur Roger Karoutchi prévient : le premier qui franchit la ligne jaune le paiera cher.
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