Areva irradie François Hollande
L'accord signé entre le PS et les Verts prévoit une réduction du MOX, ce combustible utilisé dans de nombreuses centrales. Mais le paragraphe le mentionnant aurait été retiré au dernier moment sur ordre de François Hollande.
Avant que l'information soit rendue publique, tout avait été soigneusement préparé et mis en scène pour relancer la campagne du candidat socialiste qui patine sérieusement. Embrassades avec les écolos, présentation de son équipe.
Patatras ! Le MOX !
Branle-bas de combat à Areva qui explique avoir passé des coups de fils aux proches de Hollande. Le député de la Manche Bernard Cazeneuve le reconnait. La Manche, c'est le département où est installée l'usine de la Hague avec des milliers d'emplois à la clé. Emplois à sauvegarder. C'est la ligne de défense adoptée au PS. Mais surtout pas de pression, pas de lobbying, personne n'a cédé martèle Manuel Valls : "aucun groupe industriel ou financier, aucune puissance c’argent ne dicte la position à François Hollande".
Les Verts sont ulcérés. Certains accusent François Hollande d'être le porte-parole d'Areva. L'un des négociateurs écolos, Denis Baupin, ne va pas aussi loin dans l'accusation. Il met surtout en cause le groupe industriel : "le fait que Areva se permette d’influencer des discutions qui se font entre les partis politiques qui essaient de réfléchir à ce que pourrait être une stratégie énergétique pour la France, je trouve que ça en dit surtout long sur la façon dont le lobby nucléaire considère la démocratie".
Accord toujours valable ?
Les socialistes et les écologistes tentent de déminer la situation.
Rien n'est remis en cause mais rien n'est très clair en fait.
François Hollande a réaffirmé hier soir que la fabrication du MOX se poursuivrait. La patronne des Verts, Cécile Duflot, elle, s'en tient à l'accord signé Point barre : "il y a une chose très importante c’est la parole donnée ; donc j’ai aucun doute sur le fait que la parole qui a été donnée par le Parti socialiste sera tenue".
La droite se gargarise
Nicolas Sarkozy remonte dans les sondages, fortes turbulences chez François Hollande. Merci, ça va mieux. Et l'UMP de cogner, une fois de plus, sur le flou et l'incohérence présumés du candidat socialiste sui ne serait pas à la hauteur de la fonction qu'il entend exercer. Lionel Luca, député de la Droite Populaire : "sacrifier l’intérêt énergétique du pays pour quelques médiocres circonscriptions électorales, ça je dois dire que c’est une nouvelle équation ; un député vert = un réacteur nucléaire, ça c’est vraiment la bombe".
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