Teddy Pellerin, co-fondateur de Heetch : "L’objectif, c’est de concurrencer Uber"
L'objectif de la société de VTC Heetch est de devenir "une plateforme d'une taille encore plus importante" que son concurrent Uber, a déclaré lundi sur franceinfo, son co-fondateur Teddy Pellerin.
Après avoir été condamnée il y a un an pour exercice illégal de la profession de taxi, la société de VTC Heetch vient de réussir à lever 16 millions d'euros pour relancer l'entreprise sous une nouvelle forme. Teddy Pellerin, co-fondateur de Heetch a expliqué lundi 12 février sur franceinfo que l'objectif de l'entreprise est dorénavant de "concurrencer Uber" et devenir "une plateforme d'une taille encore plus importante".
franceinfo : Vous venez de lever plus de 16 millions d'euros. Pourtant il y a un an vous étiez au fond du trou avec plus de 500 000 euros à payer. Les taxis avaient attaqué votre service entre particuliers. Depuis vous avez tout changé, vous faites travaillers des chauffeurs professionnels. Êtes-vous rentrés dans le rang ?
Teddy Pellerin : A la base, quand on a commencé, on pensait qu'on devait apporter des solutions pour les jeunes le soir. On pensait que justement sur le marché professionnel, il fallait de la complémentarité parce que l'on ne peut pas avoir plus de chauffeurs un samedi à 3h du matin qu'un lundi après-midi alors que la demande est plus forte. Du coup on venait avec une démarche plutôt positive. On était sur une niche. Malheureusement, on nous a condamnés, on a dû évoluer, donc là on passe sur un autre marché qui est beaucoup plus gros. Oui on a changé beaucoup de choses et ça se passe bien aussi. On arrive à convaincre des investisseurs parce que l'on se retrouve sur un marché du VTC qui est intéressant avec énormément de demandes aussi.
Est-ce que n'importe qui aujourd'hui peut s'improviser chauffeur ?
Aujourd'hui pour être chauffeur il faut avoir une licence. On ne va pas refaire le procès Heetch. Mais d'un côté il y a du covoiturage où on admet que des gens vont partager des trajets sur des longues distances. De l'autre, la nuit, le modèle qu'on a proposé n'était pas accepté car il créait trop de tensions. Je pense qu'il y a des choses à trouver pour réussir à faire un marché sain.
Vous reviendrez à un modèle proche de celui que vous aviez tenté ?
Aujourd'hui je ne pense pas que ce soit possible en France donc on ne le fera pas. Après, il y a des réflexions au niveau des Assises de la mobilité, pourquoi pas avoir ce type de modèles là où il n'y a pas d'offre professionnelle. Peut-être que là où il n'y a pas d'offre professionnelle, pas d'offre de transports en commun, laisser des particuliers accompagner leurs voisins peut-être que ça peut être une solution. S'il y a de la complémentarité à faire, on le fera. L'objectif n'est pas de venir créer de la tension, mais au contraire de pourquoi pas développer ce modèle là où il n'y a juste rien.
Face à vous, il y a déjà Uber, Chauffeur privé, Le Cab, d'autres... Heetch n'arrive-t'il pas trop tard ?
Non je ne pense pas. Nous on a redémarré avec des chauffeurs VTC il y a un an. La croissance a quand même été très forte et au rendez-vous. C'est pour ça qu'on a pu lever de l'argent. Ces sociétés de VTC ont toutes à peu près le même service. Heetch propose quand même quelque chose d'assez différent, dès le début on a beaucoup travaillé avec notre communauté, nos passagers qui sont plus jeunes, qui attendent aussi une marque qui leur parle d'une manière différente. On crée une expérience, on monte devant, on va pouvoir discuter avec son conducteur, on va créer un moment. (...) En France, Uber est très largement leader, et après il y a des acteurs comme LeCab, Chauffeur Privé, Heetch, qui font à peu près la même taille. L'objectif c'est d'arriver à les dépasser, commencer à concurrencer Uber et réussir à récupérer tous ces 15-35 ans qui se déplacent et qui préfèrent être dans une atmosphère plus conviviale et faire en sorte de devenir une plateforme d'une taille encore plus importante grâce au développement de l'offre. Ça passe par pas mal de recrutement.
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