Start-up numérique : "On est encore très très loin de la parité" dans les jeunes pousses, selon la directrice de la mission French Tech
Même si la place des femmes dans les entreprises technologiques ne cesse d’augmenter, pour les créations de jeunes-pousses (les jeunes entreprises développant des techniques considérées comme fortement novatrices), "on est encore très très loin de la parité, souligne Clara Chappaz directrice de la mission French Tech. Elle estime néanmoins que "la situation est en progrès". Cet écosystème unique réunit jeunes entreprises, décideurs économiques et investisseurs. L’objectif est de rendre la France parmi les pays les plus attractifs au monde pour les entrepreneurs qui veulent se lancer.
franceinfo : Mercredi 8 mars, journée internationale du droit des femmes. Si l’on fait un rapide état des lieux de la parité dans cette branche des jeunes pousses, à quoi ressemble la photo ?
Clara Chappaz : On est sur une situation qui est en progrès et il faut s’en satisfaire. Cependant, on est encore très très loin de la parité. On est sur un secteur où seulement une femme sur cinq travaille dans le numérique. Quand on regarde les fondatrices d’entreprises, on a seulement 11% d’équipes intégralement féminines, donc on est très loin des 50%. Les entreprises créées par les femmes sont beaucoup moins financées. 88% de l’investissement dans ces jeunes pousses, investissement qui est nécessaire pour faire grandir les technologies, vont vers des start-up qui sont 100% masculines.
Une étude rendue publique aujourd’hui par "JDF" (Journée de la Femme Digitale) montre que près de 30% des start-up "à impact" en France ont été fondées ou cofondées par des entrepreneures, c’est de plus en plus une réalité.
C’est pour cela que l’on a besoin des femmes. Non seulement on ne peut pas créer l’innovation et la technologie pour le monde de demain, et elles s’engagent d’autant plus pour les problématiques plus criantes que sont les problématiques à impact, la transition écologique notamment.
L’engagement des femmes dans les entreprises technologiques est-il, aussi, le signe d’un plus grand engagement féminin dans les filières scientifiques dont on sait qu’elles sont, avec les mathématiques, le point noir des systèmes de formation en France ?
Seulement 18% de jeunes-filles choisissent au lycée les matières scientifiques les plus avancées, notamment les sciences du numérique. C’est trop peu. Par ailleurs, 66% des parents vont orienter leurs garçons vers ces matières contre seulement 33% les filles. C’est là où il faut agir. La Première ministre Élisabeth Borne a annoncé un accompagnement de plus de 10 000 jeunes filles pour se tourner vers ces filières car c’est elles qui créeront les solutions technologiques de demain.
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