Dans le monde entier, les industriels les réclament et ils n’en trouvent pas assez : les puces électroniques sont de plus en plus demandées. Mais une grande pénurie s’est installée et elle n’est pas près de finir. Selon Paul Boudre, le directeur général de Soitec, spécialiste des semi-conducteurs, "il faudra encore entre douze à dix-huit mois pour arriver à quelque chose de plus équilibré entre la demande et nos capacités à produire"."Le semi-conducteur est à la base d’innovations dans de multiples marchés", explique Paul Boudre, et pas seulement dans le monde de la microélectronique : "On va le retrouver dans la médecine, dans l’éducation ou encore dans l’automobile." Si "dans les usines existantes, la situation s’améliore", poursuit-il, "il faut aussi construire de nouvelles capacités". Soitec, entreprise grenobloise, a trois usines en France, dont une en pleine extension, et une autre à Singapour. "Nous avons un projet de nouvelle usine que nous déciderons dans les prochains mois", ajoute le dirigeant. Environ 45% de croissance en un anLe groupe français est en très forte croissance. Il prévoit, pour cette année 2021-2022, un chiffre d’affaires de 975 millions de dollars, en hausse de 45% : "On fabrique le matériau de base sur lequel nos grands clients viennent graver leurs composants. En le designant, on va donner, dans l'application du système, une performance particulière." "Il n’y a pas de smartphone sans Soitec. 80% de la population mondiale utilise tous les jours nos technologies."Paul Boudre, directeur général de Soitecsur franceinfoL’entreprise occupe, sur ces technologies très spécifiques, une position de leader. Mais globalement, sur le marché des semi-conducteurs, l’Europe est mal placée. Elle ne pèse que 10% du marché mondial. En France, l’Etat veut investir six milliards d'euros d’ici 2030 pour doubler la production électronique du pays. "Le pari est possible", estime Paul Bourde : "Ce n’est jamais trop tard !"