Salaires : "Les augmentations restent dans l'ensemble à des niveaux faibles", souligne l'économiste Christine Erhel
Pour la spécialiste du travail, professeure au CNAM, des marges de manoeuvre existent pourtant.
Les salaires vont-ils augmenter ? Plusieurs syndicats appellent à la mobilisation le jeudi 27 janvier, alors que dans plusieurs secteurs, les négociations semblent bloquées. Invitée éco de franceinfo, vendredi 21 janvier, l'économiste Christine Erhel, professeure au Conservatoire national des Arts et métiers, s'est notamment intéressée aux travailleurs dits de "deuxième ligne". Ces personnes particulièrement mobilisées pendant le premier confinement lié au Covid-19 : caissiers et caissières, chauffeurs routiers, agents d'entretien, agents de sécurité, etc.
Selon l'économiste, dans ces secteurs, "quelques augmentations ont été négociées pendant l'année 2021 mais elles restent à des niveaux faibles. On ne peut pas dire pour le moment qu'il y a une reconnaissance de ce qui a été fait, pendant cette crise sanitaire, et plus largement de leur rôle social qui est extrêmement important." Christine Erhel note néanmoins que "des processus sont engagés dans un certain nombre de branches, avec des perspectives de négociations salariales qui donneront, on peut l'espérer, des résultats dans les mois qui viennent."
Des marges de manœuvre
Pour expliquer des blocages persistants – c'est le cas dans le transport routier – la spécialiste met en avant "les contraintes économiques du côté des employeurs : il n'est pas toujours facile d'augmenter les salaires parce qu'il faut pouvoir le répercuter ensuite sur les prix, de manière générale, et que le niveau de concurrence étant ce qu'il est dans certains secteurs, il n'est pas facile pour les employeurs de faire des augmentations substantielles."
Mais les conditions ont changé, estime Christine Erhel.
"Avec la phase de croissance qui s'est amorcée, des perspectives plus dynamiques permettent d'envisager des hausses de salaires et l'amélioration des conditions de travail."
L'économiste Christine Erhelsur franceinfo
"Il faut prendre la qualité du travail dans ses multiples dimensions", insiste l'économiste, coauteure d'un rapport remis l'an dernier au gouvernement : "Les rémunérations, mais aussi les conditions d'emploi, le type de contrat, les horaires de travail (…) Ces contraintes horaires doivent être aménagées au maximum, rendues prévisibles pour que les salariés puissent le supporter, l'organiser, et le concilier avec leur vie personnelle."
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