Roland Gomez, directeur général de Proman : "Ce qui nous manque, ce sont des travailleurs sans qualification"
La pénurie de travailleurs saisonniers se confirme. Selon Roland Gomez, directeur général de Proman, un des leaders de l'interim, les travailleurs peu qualifiés sont en position de force face aux recruteurs.
Où sont passés les travailleurs saisonniers ? À quelques jours de l’été, de nombreuses entreprises ont toujours des difficultés à recruter. Invité éco de franceinfo jeudi 16 juin, Roland Gomez, directeur général de Proman, numéro quatre européen du travail temporaire, explique que les travailleurs les moins qualifiés sont souvent, maintenant, en position de force face aux recruteurs.
"Avant, analyse-t-il, quelqu’un qui sortait d’une grande école avait l’embarras du choix d’aller dans telle ou telle maison. Aujourd’hui, c’est valable pour les personnes non qualifiées. Donc, il faut les séduire". Le dirigeant conseille aux entreprises de "mettre en avant ce qu’elles font, comment elles le font, d’être très attentives aux conditions de travail, à la qualité de vie qu’elles vont proposer à leurs collaborateurs".
Les candidats à l’emploi ont pris "un peu de recul"
Le taux de chômage, malgré une baisse importante, reste élevé, à plus de 7% de la population active, et beaucoup de gens "ont du mal à trouver l’emploi qu’ils cherchent", constate en effet Roland Gomez. Mais "il y a de l’emploi", ajoute-t-il aussitôt : "Si vous venez chez Proman, vous travaillerez dans les tout prochains jours". Après deux ans de pandémie, poursuit-il, "certaines personnes ont pris un peu de recul et ont un niveau d’exigence dans l’emploi qui a monté. Peut-être qu’elles ne se précipitent pas, en ce moment, pour reprendre le travail… ".
Proman, groupe familial né à Manosque, dans les Alpes-de-Haute-Provence, en 1990, change de dimension. Il est présent dans seize pays, dont la France, où il anime 400 agences locales. Il vient aussi de racheter le néerlandais Timing, ce qui portera son chiffre d’affaires à quatre milliards d’euros. Une indépendance précieuse, selon le dirigeant : "Personne ne peut nous mettre une tension, un private equity, le cours de la bourse…"
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