Réforme des retraites : Laurent Brun prédit un mouvement social "extrêmement puissant" à la SNCF
Le premier syndicat de la SNCF appelle à une grève illimitée. Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots, avertit le gouvernement : "On peut durer longtemps".
La CGT appelle à une grève illimitée, à partir du jeudi 5 décembre contre la réforme des retraites. Mais une question se pose : combien de temps est-elle prête à tenir ? "Aussi longtemps que le gouvernement maintiendra son projet", répond Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots, invité éco de franceinfo.
Selon lui, "la détermination est très, très forte. Elle touche tous les collèges de l’entreprise : exécution, maîtrise et cadres, à un niveau extrêmement puissant". Il insiste : "On peut durer longtemps s’il n’y a pas de recul du gouvernement en face." Aussi longtemps qu’en 1995, avec une grève qui avait duré 22 jours ?
Nous n’avons pas eu de grande victoire depuis 1995. On espère construire notre grande victoire, celle de notre génération, contre une politique dont tout le monde commence à dire qu’il y en a ras-le-bol.
Laurent Brunà franceinfo
Dans l’immédiat, le représentant de la CGT redoute des violences dans la manifestation de jeudi, à Paris. Et il accuse le préfet de police qui, selon lui, "n'a pas fait tout ce qu'il fallait pour que cette manifestation soit dans les meilleures conditions."
La CGT se sent "soutenue par la population"
Le syndicat est-il prêt à négocier ? "Absolument pas", répond Laurent Brun. "Nous revendiquons un régime de base pour tous les salariés à 60 ans et 75% de taux de remplacement, avec la possibilité de créer dans toutes les entreprises et dans toutes les branches qui l'estiment nécessaire des régimes spécifiques pour partir plus tôt avec des cotisations supplémentaires". Il ajoute : "Il peut y avoir négociation sur une autre réforme, mais certainement pas sur une retraite par points."
Laurent Brun affirme que les Français, dans leur majorité, soutiennent la grève : "Je me sens concerné par la réforme, soutenu par la population, et intégré dans cette bataille collective". Selon lui, "Il y a énormément de préavis de grève dans la fonction publique (…) mais aussi plus de 2000 appels dans les entreprises privées, notamment dans l’agroalimentaire et la métallurgie. Les entreprises privées seront aussi dans la bataille demain."
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