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Rachat de Monsanto : Bayer n'a "pas trouvé" d'alternative au glyphosate, malgré des "centaines de millions d'euros" de recherches

Franck Garnier, président de Bayer France, était l'invité de L'interview éco, jeudi, pour évoquer l'avenir du glyphosate après le rachat du géant américain des OGM et des herbicides, Monsanto, par son groupe de chimie et de pharmacie. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Franck Garnier, président de Bayer France et invité de franceinfo jeudi 23 novembre.  (FRANCEINFO/ RADIO FRANCE)

Le groupe allemand de chimie et de pharmacie Bayer s'apprête à acquérir le géant américain des OGM et des herbicides, Monsanto. Une transaction qui s'élève à près de 50 milliards d'euros en pleine tempête médiatique sur la dangerosité du glyphosate. Pour Franck Garnier, président de Bayer France et invité de L'interview éco jeudi 23 novembre, Bayer a "cherché à trouver des alternatives à ce produit", sans succès.

franceinfo : Monsanto est très décrié pour ses produits phytosanitaires, considérés comme dangereux par plusieurs agences de santé. L'intérêt industriel ne l'emporte-t-il pas sur l'intérêt humain ?

Franck Garnier : Sûrement pas. Bayer a deux activités principales : la santé et l'agriculture. Notre raison d'être, c'est d'apporter des réponses aux défis majeurs de la société. Le glyphosate est un produit générique développé par Monsanto qui est extrêmement utile à tous les agriculteurs puisqu'ils ont développé des pratiques écologiques. Nos valeurs, c'est de la transparence, du dialogue et une véritable écoute des besoins de la société. C'est comme cela que nous nous positionnons pour le futur, pour développer des solutions qui vont au-delà de la chimie. Il faut rappeler que les produits phytosanitaires sont des produits extrêmement encadrés. Chaque autorisation fait l'objet de beaucoup d'études, par les autorités mondiales, européennes, nationales. Ces produits sont extrêmement étudiés et les autorisations sont extrêmement strictes. Nous avons cherché à trouver des alternatives à ce produit. Nous avons engagé, depuis des dizaines d'années, des centaines de millions d'euros de recherches pour trouver des alternatives. Nous n'en avons pas trouvé, et, a priori, nos concurrents non plus.

Il y a de nouveaux besoins sanitaires et agroalimentaires, puisque la population mondiale s'agrandit et vieillit. Que prévoyez-vous ?

Nous avons un pipeline de projets dans la santé, ce serait un peu long à détailler. Pour la partie agricole, nous avons réellement une vision de l'agriculture qui va être différente, qui va évoluer et qui va combiner des variétés cultivées qui vont être capables de se défendre elles-mêmes et donc, qui vont nécessiter beaucoup moins de produits phytosanitaires. Ce ne sont pas des OGM. Nous pouvons développer des OGM en dehors du territoire européen, mais nous respectons les attentes de la société. Il est hors de question de développer des OGM en Europe. Nous développons des variétés traditionnelles.

Pouvez-vous garantir qu'il n'y aura pas d'impact social négatif chez Bayer en France ?

Les activités de Monsanto et de Bayer, en France et ailleurs dans le monde, sont extrêmement complémentaires. Nous allons travailler ces activités ensemble. À priori, toutes les fonctions devraient bien pouvoir se marier les unes avec les autres. Mais il est trop tôt pour pouvoir dire quel sera le projet d'organisation.

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