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Privatisations : "Il n’y aura pas de grand soir" (Martin Vial, Agence des participations de l’Etat)

Martin Vial, commissaire aux participations de l'Etat, était l'invité de L'interview éco, mardi soir, pour évoquer les entreprises que la France serait susceptible de privatiser.

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 7 min
Martin Vial, commissaire aux participations de l'Etat, le 19 décembre 2017 sur franceinfo. (RADIO FRANCE / CAPTURE D'ÉCRAN)

"La doctrine d'investissement change", a expliqué Martin Vial, mardi 19 décembre sur franceinfo. Pour autant, le commissaire aux participations de l’Etat, a assuré qu'il "n'y aura pas de grand soir" en matière de cessions d'entreprises publiques. Si l'Etat "garde" la SNCF, la RATP ou La Poste, en revanche, "aucune décision ni orientation n'a été prise" concernant Aéroport de Paris ou la FDJ.

L'Agence des participations de l'Etat, qui représente l'Etat actionnaire, gère un patrimoine de 100 milliards d'actifs dans 81 entreprises, dont EDF, Areva, Engie, Orange, ou encore Airbus.

franceinfo : Le gouvernent vous a demandé de vous recentrer sur l'essentiel, mais qu'est-ce que l'essentiel ?

Martin Vial : L'Agence des participations de l'Etat a fixé une doctrine d'investissement, il y a quelques années. Depuis l'élection du président de la République, la doctrine d'investissement change. Nous allons être plus sélectifs. L'Etat actionnaire va se concentrer, premièrement, sur les entreprises qui relèvent de la souveraineté nationale, essentiellement les entreprises de défense et celles qui interviennent dans le secteur nucléaire. Deuxièmement, il s'agit de continuer à accompagner les grandes entreprises de service public tel que la SNCF, la RATP ou La Poste. Et nous intervenons aussi en cas de crise systémique. Nous sommes intervenus pour sauver Dexia ou Peugeot PSA. Nous continuerons à intervenir dans ces cas de crise, le moins possible naturellement.

La SNCF, la RATP ou La Poste, vous les gardez ?

Bien sûr.

Est-ce qu'Aéroports de Paris) sera privatisé ?

Contrairement à ce que je lis dans la presse, aucune décision ni orientation n'a été prise par le gouvernement. Cependant, il est clair que le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, le Premier ministre et le président de la République ont pris une décision concernant la création d'un fond pour l'innovation qui sera alimenté par 10 milliards d'euros de cessions. Nous avons commencé à les trouver en cédant des titres d'Engie et de Renault cet automne, pour un peu plus de 2 milliards d'euros. Nous aurons d'autres cessions dans les mois à venir pour alimenter ce fond pour l'innovation. Notre rôle est d'étudier techniquement ce qui est faisable et souhaitable. Un certain nombre d'entreprises ne peuvent pas être privatisées sans passer par la loi. Il n'y aura pas de grand soir dans ce domaine. Il y aura une présentation si le gouvernement le décide, d'entreprises pour lesquelles il y aura une proposition de modifier les seuils de détention de l'Etat devant le Parlement. Cela n'a pas été arbitré.

L'Etat détient 72% de la Française des Jeux (FDJ). Est-ce que cela va durer ?

Cela fait partie de l'ensemble des activités pour lesquelles nous étudions l'évolution du capital, l'intérêt économique pour l'Etat, pour l'entreprise, en fonction de ces objectifs stratégiques propre. C'est dans ce cadre que l'état actionnaire prépare l'avenir. S'agissant de la FDJ, aucune décision n'a été prise.

Est-ce que l'Etat hésite à céder des parts de ces entreprises ?

Je pense que le gouvernement, depuis sa nomination, n'a pas fait preuve de beaucoup d'hésitations dans les décisions qu'il a prise. S'agissant du rôle de l'Etat actionnaire, ces décisions seront prises dans les prochains mois. S'il y a des dispositions législatives, elles seront annoncées dans le courant de l'année 2018.

Est-ce que ces cessions sont dans l'intérêt du citoyen qui voit son patrimoine être vendu ?

Nous veillons à ce que ces opérations soient optimisées sur le plan de la défense du patrimoine des Français. C'est l'argent des Français. Pour autant, nous devons être plus sélectifs. Tout euro public dépensé doit être plus sélectionné qu'il ne l'était il y a 30 ou 40 ans. Il y a des priorités que les pouvoirs publics se donnent en matière d'investissement public et ceci touche aussi l'Etat actionnaire.

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