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Pour la Fédération hospitalière de France, "il faut arrêter de pressurer les hôpitaux publics"

Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France, était l'invité de "L'interview éco" sur franceinfo lundi soir, alors que le budget de la sécurité sociale sera voté mardi.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France. (RADIO FRANCE / FRANCEINFO)

"La crise de l’hôpital, c’est aujourd’hui. Ce n’est pas dans cinq ans." Alors que le budget de la sécurité sociale pour 2019 sera examiné mardi 30 octobre par l'Assemblée nationale, Frédéric Valletoux a manifesté son mécontentement lundi soir sur franceinfo. Le président de la Fédération hospitalière de France a expliqué que les hôpitaux ont besoin de réformes structurelles pour pouvoir réaliser les économies demandées par le gouvernement. Selon lui, le déficit total des hôpitaux publics sera cette année "sans doute aux alentours d’1,5 milliard d’euros", contre près d’1 milliard l’an dernier.  

franceinfo : Est-ce que l'hôpital va aller mieux l'an prochain ?

Frédéric Valletoux : J’ai peur que non, parce que finalement on est toujours un peu sur la même logique. Il s'agit d'une logique d’économie pour les économies. On demande à l'hôpital au minimum 700 millions d’euros d’économies nouvelles. C’était presque un milliard cette année et c’était plus de 900 millions l’année précédente. On est donc sur des logiques d’économies sans que l’on porte des réformes structurelles qui permettraient aux hôpitaux de faire face à ces économies.

Est-ce que le plan santé présenté par Emmanuel Macron répond à ces problèmes ?

Le plan santé est intéressant parce qu’il dessine un système de santé qui serait rééquilibré, où l’hôpital serait remis à sa place. L’hôpital, c’est le moment aigu de la maladie. Ce n’est pas la consultation chez le généraliste. Il remet en place une ligne de médecine de ville qui permettrait de mieux prendre en charge les français. Il pose la question du financement. Le système de santé tel que l’a décrit le président Macron est intéressant, sauf que c’est un système à 5-6 ans. Ce que l’on ne voit pas actuellement, c’est comment l’on va passer du point A, aujourd'hui, au point B, dans 5-6 ans. La crise de l’hôpital, c’est aujourd’hui. Ce n’est pas dans 5 ans.

Vous préparez avec des hôpitaux privés, un appel au gouvernement avec des propositions. Que proposez-vous à l’exécutif ?

On propose déjà d’arrêter de pressurer financièrement le système de santé. Le président Macron a dit qu’il y a 30% des actes dans notre système de santé qui sont sans doute des actes inutiles. Donc 30% de 200 milliards, ce sont plusieurs dizaines de milliards d’euros que l’on pourrait économiser pour être réinjectés là où notre système de santé en a besoin. Sauf que dans le plan de financement de la sécurité sociale 2019, on ne voit pas ces mesures-là arriver, on renvoie à 2021-22-23. On demande une accélération. Aujourd’hui, les établissements sont fragiles et on ne peut plus tenir.

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