Plan santé : "Nous allons inciter fortement les médecins à s’organiser" assure Nicolas Revel, directeur général de l'Assurance maladie
Nicolas Revel, directeur général de l'Assurance maladie, était l'invité de l'interview éco mardi sur franceinfo. Il est revenu sur le "plan santé" présenté par Emmanuel Macron.
Emmanuel Macron a présenté mardi 18 septembre son "plan santé". Un plan doté d'un budget de 3,4 milliards d'euros d'ici 2022, et qui doit restructurer en profondeur le système de santé français.
Un constat fait par le président de la République que Nicolas Revel, le directeur général de l'Assurance maladie, trouve juste. Invité de l'interview éco de Jean Leymarie, il explique que "notre système souffre fondamentalement d'un problème d'organisation. Ce problème, les Français l'éprouvent, ne serait-ce que dans la difficulté d'accéder à un médecin généraliste, à un médecin traitant ou parfois subir d'assez longs délais de rendez-vous pour des médecins spécialistes. La réponse est précisément dans l'organisation", souligne-t-il.
Travailler de manière collective
Il ne s'agit pas de demander aux médecins, qui "restent dans un exercice relativement isolé", de déménager, mais de "travailler à l'échelle d'un territoire d'une manière plus collective, avec des enjeux très concrets : partager l'information sur des patients qui sont pris en charge entre un infirmier, un kiné, un médecin", développe le directeur général de l'Assurance maladie.
"On va leur proposer des financements supplémentaires pour pouvoir mieux travailler. On va financer des assistants médicaux, des personnels qui vont aider le médecin à gagner du temps médical.", explique Nicolas Revel. "On estime que lorsqu'un assistant médical intervient auprès de quelque médecin, il leur permet de gagner 20% de temps médical, 20% de consultations supplémentaires", indique-t-il. "En contrepartie, on demande aux médecins de travailler de manière plus collective, plus regroupée, et évidemment de prendre plus de patients. La réponse aux déserts médicaux ce sera fondamentalement regagner du temps médical", assure-t-il.
Cela permettra selon lui aux médecins de faire plus de consultations, de générer plus d'honoraires, et donc de prendre en partie le relais du financement de ces assistants médicaux.
Pas de contraintes, mais des incitations fortes
Concernant les urgences non vitales qui encombrent les services des hôpitaux, le directeur général de l'Assurance maladie veut là aussi inciter les médecins à mieux s'organiser, "pour pouvoir se répartir le soin non programmé, la consultation sans rendez-vous. Si plusieurs médecins s'entendent sur un planning de la semaine où ils se répartissent des tranches horaires où chacun accepte de prendre sa part de soins non programmés, on répond à la demande de la population et chaque médecin sait qu'il est dans un dispositif solidaire", détaille-t-il. Il y aura pour cela aussi un accompagnement financier.
Il ne s'agit pas de "contraindre" les médecins, mais de "les inciter fortement", y compris par un système de bonus-malus de "modulation de certains éléments de rémunération".
Les négociations avec les médecins débuteront à la fin de cette année ou début 2019, a indiqué Nicolas Revel.
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