Philippe Vallette (Nausicaá) : "L'utilisation durable des hautes mers est un des grands défis du XXIe siècle"
Philippe Vallette, directeur général du centre national de la mer Nausicaá, était l'invité de "L'interview éco", vendredi soir sur franceinfo.
Nausicaá, le centre national de la mer situé à Boulogne-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais, ouvre une nouvelle extension le 19 mai, ce qui en fait le plus grand aquarium d'Europe. À cette occasion, Philippe Vallette, océanographe et directeur général de Nausicaá, était l'invité de "L'interview éco", vendredi 18 mai.
franceinfo : Expliquez-nous ce qu'est Nausicaá ?
Philippe Vallette. On le connaît sous la forme d'un aquarium, mais c'est plus que ça. Sa mission, c'est de sensibiliser le public à la relation entre l'homme et la mer, pour une meilleure gestion des océans, pour une exploitation des océans plus durable. La nouvelle extension est démesurée. Le bassin fait 10 000 m3, l'équivalent de quatre piscines olympiques, 60 mètres de long, 35 de large et huit mètres de profondeur. Si on a fait un si grand bassin, c'est pour reproduire un écosystème de la haute-mer, ce qui aurait été impossible dans un petit bassin. La démesure est aussi à la hauteur du potentiel de visiteurs qu'on peut avoir à Nausicaa, puisqu'on est au milieu d'un bassin de population de 50 millions d'habitants, avec Londres, Paris et Bruxelles. C'est une zone de chalandise très importante.
Dans cette extension vous reconstituez le fond marin de l'île de Malpelo, au large de la Colombie. Pourquoi être allé chercher si loin ?
Elle se trouve à 500 kilomètres des côtes colombiennes. C'est un rocher volcanique qui émerge de la mer avec 4 000 mètres de profondeur autour, et dont l'importance biologique est très grande. À cause des courants, les migrations de grands poissons y sont très importantes, comme les requins-marteaux par exemple, que nous allons aussi avoir à Boulogne.
Est-ce qu'aujourd'hui on utilise toute les ressources des océans ?
L'utilisation durable des hautes mers est un des grands défis du XXIème siècle. Il faut une gouvernance appropriée pour en exploiter les richesses, les Nations Unies sont en train d'y réfléchir. Mais, il faut que tous les pays puissent le faire de manière équitable.
Vous défendez la Blue society, de quoi s'agit-il ?
C'est l'économie de la mer mais appropriée par les citoyens. Les ressources marines ont été évaluées entre 17 000 et 20 000 milliards de dollars, c'est considérable. C'est plus du double de la ressource terrestre, à condition de l'exploiter durablement.
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