Philippe Brassac, directeur général du Crédit Agricole : "Notre engagement pour le climat est massif"
Le directeur général du Crédit Agricole, premier réseau bancaire français, défend son action face aux critiques du gouvernement et des ONG.
Les banques luttent-elles suffisamment contre le changement climatique ? Non, selon le gouvernement et les ONG. Trois ans après l’Accord de Paris, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, demande aux établissements français de prendre de nouveaux engagements. Invité de L’Interview éco, Philippe Brassac, directeur général du Crédit Agricole, défend l’action de la 10e banque mondiale : "Lors de la COP23, je m’étais engagé à 100 milliards d’euros de financement vert en 2020. Nous en sommes à plus de 71 milliards. Et si on veut transformer vraiment l’économie financière, il faut flécher l’épargne vers ce qui a un impact positif. Notre filiale Amundi, le premier asset manager européen, au-delà des fonds spécifiques d’investissement responsable [qui représente] 280 milliards d’euros, va noter tous les fonds, soit 1 500 milliards d’euros, en critères ESG, soit leur impact sur l’environnement".
"Pas d'opposition" avec les ONG
Les ONG Oxfam et Les Amis de la terre reprochent aux banques de tourner le dos à la COP 21, de financer de plus en plus les énergies fossiles, comme le pétrole, et de moins en moins les énergies renouvelables : "J’ai beaucoup de respect pour ces ONG qui montrent la voie" dit Philippe Brassac, "mais elles expriment des cibles qui sont claires et nous sommes dans une réalité beaucoup plus complexe. Ce n’est pas une opposition". Les ONG reprochent par exemple au Crédit Agricole de continuer à financer des entreprises qui elles-mêmes investissent dans le charbon : "Ce n’est pas hypocrite !", se défend Philippe Brassac, ajoutant : "Imaginez que brutalement le système financier arrête de financer les grandes entreprises pour leur partie normale, naturelle, ce serait une catastrophe pour l’économie. Nous avons une pression positive pour la réduction des énergies fossiles".
Prêt automobile "vert" : le Crédit Agricole va proposer des offres "plus souples"
Le gouvernement veut que les banques soutiennent davantage les automobilistes qui veulent acheter une voiture moins polluante. Philippe Brassac y répond de manière positive sur France Info, le directeur général du Crédit Agricole se dit prêt à proposer "des offres de crédit beaucoup plus souples", en "intégrant le préfinancement de la prime à la conversion", et aussi en proposant "des offres suffisamment personnalisées".
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