Pascal Viné (Coop de France) : "Quelques produits alimentaires seront plus chers et c’est juste"
Pascal Viné, était l'invité de L'interview éco sur franceinfo, jeudi soir, à l'occasion de la fermeture des États généraux de l’alimentation après quatre mois de travail.
Les États généraux de l’alimentation se terminent, jeudi 21 décembre, et vont occasionner des changements dans le monde agricole. Une loi est prévue pour début 2018. Pascal Viné, délégué général de Coop de France, a réagi dans L'interview éco sur franceinfo, jeudi soir. Coop de France représente 2 500 coopératives agricoles, soit une marque alimentaire sur trois. Pascal Viné a estimé que "si on veut avoir une alimentation de qualité, durable (...), il faut accepter de payer plus cher un certain nombre de produits de qualité supérieure ou d'effort supérieur".
franceinfo : Une loi va voir le jour au début de l'an prochain avec un relèvement du seuil de revente à perte. Allons-nous payer les produits plus chers ?
Pascal Viné : Probablement quelques centimes de plus par consommateur, oui. Quelques produits alimentaires seront un peu plus chers et c'est juste. Aujourd'hui, la part de la dépense des Français dans leur alimentation est de 8 à 10% alors qu'elle était de 20% il y a une quarantaine d'années. Elle a atteint un seuil bas, sans doute trop bas, eu égard aux revenus des agriculteurs et il faut qu'on rééquilibre l'ensemble de la chaîne alimentaire. Si on veut avoir une alimentation de qualité, durable, qui répond mieux aux attentes des Français et tout ça au même prix, voire moins cher qu'avant, je pense que nous sommes dans le rêve. Si on veut être dans la réalité, il faut accepter de payer plus cher un certain nombre de produits de qualité supérieure ou d'effort supérieur.
L'État vous a également demandé de vous réformer...
Nous, coopératives, nos patrons, ce sont des agriculteurs. Les agriculteurs qui sont dans les coopératives, aujourd'hui, leur seule obsession est le revenu des adhérents donc des agriculteurs. Si nos produits vendus sont vendus un peu plus chers, ça reviendra aux agriculteurs, c'est l'engagement que nous avons pris dans le cadre de ces États généraux. Nous considérons que la coopérative est le modèle le plus abouti en matière d'organisation des producteurs. C'est un modèle démocratique, dans lequel le partage de la valeur est discuté démocratiquement.
Nicolas Hulot était absent de la conclusion de ces États généraux. Pourquoi ?
On n'est pas là pour interpréter les absences du ministre d'État. Nous entendons les évolutions demandées par la population vis-à-vis du modèle agricole. Les agriculteurs ont déjà fait beaucoup d'efforts.
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