Paris 2024 : "Il est prévu de soutenir des entreprises qui seraient défavorisées", annonce la Confédération des commerçants de France

Les soldes d'été démarrent aujourd'hui dans un contexte d'inflation et à quelques semaines du début des Jeux olympiques. Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France, est l'invité éco de franceinfo.
Article rédigé par Isabelle Raymond
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5min
Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France. (Radio France)

Ces dernières années, les soldes d'été s'ouvrent toujours dans un contexte incertain, avec des conditions climatiques de plus en plus incertaines, mais également l'inflation. Pour cet été, s'est ajouté notamment le contexte politique avec des législatives dont le premier tour se déroule ce dimanche. Francis Palombi est l'invité éco de franceinfo.

Franceinfo : Est-ce l'événement de trop ou finalement ça ne change rien aux ventes pour vous ?

Francis Palombi : Ça va changer quand même quelque chose aux ventes. Maintenant, ça ne va pas non plus transformer le besoin de consommer des personnes et les soldes de cette année sont quand même prépondérantes parce qu’on a vécu une année 2023 très prospère. Il faisait très chaud, la canicule sévissait et les chiffres étaient plutôt bons. Et là, cette année, ça a été compliqué tout le printemps. Maintenant, on est dans cette phase de soldes qui démarre et nous, les commerçants indépendants, nous souhaiterions qu'elle soit un peu plus tard, ça c'est clair. Sur le plan économique, ça permettrait aux commerçants, au début de l'été, de vendre normalement puis de solder ce qui leur reste.

Le climat politique n'est pas propice aux bonnes affaires ?

Non, ce n'est pas propice aux bonnes affaires.

Le premier tour des législatives a lieu ce dimanche, vous avez vous-même signé une tribune initiée par le mouvement patronal Ethic, dans laquelle on peut lire que les chefs d'entreprise et les salariés redoutent que de mauvais choix économiques puissent être faits et leur nuisent. C'est quoi, à votre avis, de mauvais choix économiques ?

Les mauvais choix économiques, ce sont des décisions à l'emporte-pièce que prennent les différents partis pour attirer les électeurs dans une situation très compromise pour la France. C'est grave quand même, il y a un déficit abyssal, on a même une notation qui a légèrement baissé. Ce n’est quand même pas réjouissant.

Avez-vous un exemple de choix économique qui pourrait nuire aux affaires, aux chefs d'entreprise et à leurs salariés ?

Certains partis parlent d'augmenter les charges pour accorder d'autres privilèges. Donc s'il y a des augmentations de cotisations, s'il y a des variations sur les charges, ce serait grave, pour l'économie qui est déjà en difficulté et pour les TPE que je représente. Vous savez qu'il y a quand même une évolution à la hausse de plus de 30% des cessations d'activité volontaire, donc des gens qui disent j'en peux plus et notamment à cause du coût de l'énergie qui a été délirant. Le ministre de l'Économie nous a promis plein de choses, mais bon, c'était un leurre. Je crois que le gouvernement est hors-sol par rapport à la situation des très petites entreprises.

Le Centre de droit et d'économie du Sport annonce presque 9 milliards d'euros de retombées économiques à la suite des Jeux olympiques. Vous vous frottez les mains ?

On se frotte les mains, mais pas d'une manière époustouflante. Le monde des TPE à Paris est quand même frileux. Le mot inquiétude est vraiment à l'ordre du jour.

Ces inquiétudes aujourd'hui, les autorités n'y ont pas répondu ?

Les autorités au niveau organisationnel ont quand même mis en place une structure d'accompagnement des jeux forte avec des applications, des QR codes et la mairie de Paris fait des réunions dans tous les arrondissements.

Mais il y a quand même le risque que vous ayez moins de ventes et moins de retombées que ce qui était espéré avec cet afflux de 15 millions de personnes attendues à Paris ?

Les commerçants sont situés dans des rues, et si les Français ne peuvent pas circuler, ils ne peuvent pas acheter. Donc on nous a promis plus 40% de chiffre d'affaires, mais nous sommes quand même sceptiques par rapport à cette annonce parce qu'il y a quand même tous les problèmes techniques, même si les autorités s'en sont préoccupées, je dois le reconnaître.

Des syndicats patronaux ont-ils demandé la mise en place d'indemnités pour certains commerces ?

Oui, nous en faisons partie et nous avons obtenu satisfaction. Après les JO, on fera le point avec les pouvoirs publics et il est prévu de soutenir des entreprises qui seraient défavorisées.

Vous dites donc aux commerçants de ne pas fermer pas boutique et d'attendre la fin des Jeux ?

On leur dit d'ouvrir, de profiter de l'apport du monde exceptionnel grâce à cet événement mondial et on fera les comptes avec eux et on sera derrière eux, pour demander une compensation à ceux qui seront les plus affectés.

Retrouvez cette interview en vidéo :

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