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Olivier Campenon (Chambre de commerce franco-britannique) : "Un bon Brexit, ça n’existe pas !"

Olivier Campenon, président de la Chambre de commerce et d'industrie franco-britannique, était l'invité de l'interview éco vendredi. Il a réagi aux résultats des élections législatives au Royaume-Uni. 

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Olivier Campenon est le Président de la Chambre de commerce franco-britannique. (RADIO FRANCE)

Les conservateurs ont perdu leur majorité absolue au Parlement après les élections législatives au Royaume-Uni vendredi 9 juin. Olivier Campenon, président de la Chambre de commerce et d'industrie franco-britannique qui représente 700 entreprises des deux côtés de la Manche, estime que c'est "une porte supplémentaire qui s'ouvre sur l'incertitude qu'on connaissait déjà à travers le Brexit". Pour lui, "un bon Brexit, ça n'existe pas", d'ailleurs "on commence à voir la consommation baisser au Royaume-Uni alors que c'était notre champion de l'Union européenne".

franceinfo : Quelles conséquences les élections législatives britanniques vont-elles avoir sur les entreprises que vous représentez ?

Olivier Campenon : C'est une porte supplémentaire qui s'ouvre sur l'incertitude qu'on connaissait déjà à travers le Brexit. Maintenant, le rôle de la Chambre est de fédérer les inquiétudes et de les faire valoir. Parce que l'incertitude mène à l'inquiétude, et toute entreprise a besoin d'avoir une visibilité sur l'avenir. On part sur une incertitude de plus de deux ans, et quand on dit deux ans, ce n'est en réalité plus que 21 mois.

Si on enlève six mois pour les ratifications finales, il ne reste en fait que 15 mois pour négocier 80 000 plages. C'est un peu mission impossible.

Olivier Campenon, président de la Chambre de commerce et d'industrie franco-britannique

à franceinfo

Je me demande s'il ne sera pas nécessaire d'avoir un accord intermédiaire, c'est-à-dire ne pas risquer une rupture qui pourrait dans 21 mois aboutir à l'absence d'accord. S'il n'y a pas d'accord, nous nous retrouvons dans les règles de l'OMC [Organisation mondiale du commerce], qui ne s'adapteraient pas du tout à la situation actuelle. Ce serait un drame parce qu'il faut une transition. Tout produit manufacturé en Europe passe cinq fois les frontières donc si ces mêmes frontières nécessitent d'avoir un certificat de douane, vous multipliez par 10 le temps de fabrication de ce même produit manufacturé. Tous nos membres, nous disent : nous ne pourrons pas remettre un système de gestion de douane dans notre système logistique.

Quel bilan économique tirez-vous depuis le vote de la sortie de l'Union Européenne ?

En fait le Brexit n'a pas commencé, donc pour l'instant, rien. La première et principale conséquence du Brexit a été la baisse de la livre. Elle a baissé de 14%. Donc elle a redonné une position concurrentielle des produits manufacturés au Royaume-Uni qui s'est traduite immédiatement dans une amélioration de leur exportation. Mais qui dit baisse de la livre dit montée de l'inflation, donc on commence à voir la consommation baisser au Royaume-Uni alors que c'était notre champion de l'Union européenne.

Pourrait-il y avoir un Brexit positif pour les entreprises ?

Il y a dans tout changement des opportunités mais le Brexit reste un vrai problème pour les entreprises. Un bon Brexit ça n'existe pas. Il faut minimiser les changements, il faut le faire de la façon la plus transparente possible et le faire avec les entreprises. Nous les interrogeons d'ailleurs et on pourra donner des éléments aux négociateurs pour qu'ils se rendent compte de l'importance de l'entreprise dans le futur de l'Europe.


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