Numérique et vie privée : "Le compte n’y est pas !" (Isabelle Falque-Pierrotin, CNIL)
Le Bouclier de confidentialité ou Privacy Shield en anglais protège-t-il assez nos données ? L'accord a été conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis début février pour mieux encadrer la récupération des données des citoyens européens par les entreprises américaines et européennes.
Certains points de cet accord inquiètent la Commission nationale de l'informatique et des libertés. Pour Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de la CNIL, la principale préoccupation c'est "la réutilisation des données quand elles se situent aux Etats-Unis ". Selon elle, "elle n'est pas suffisamment précise ".
L'accord concerne "les données des citoyens européens exportées par des sociétés françaises ou américaines aux Etats-Unis pour y être traitées. Il peut s'agir de données concernant les ressources humaines ou les réseaux sociaux ", détaille la présidente de la CNIL.
Le G29, un groupe de travail européen spécialisé dans la protection des données et de la vie privée, craint que ces données soient réutilisées aux Etats-Unis pour des exploitations commerciales ultérieures et quittent le territoire américain à destination de l'Asie. Le groupe de travail européen souhaite que "ces transferts ultérieurs soient encadrés par des garanties réelles ".
Isabelle Falque-Pierrotin admet que "des progrès ont été faits " mais demande un accord plus clair : "le citoyen a désormais toute une série de voies de recours. Mais c'est très complexe. Il y a plusieurs interlocuteurs, c'est en anglais et c'est à l'étranger. C'est assez compliqué pour un citoyen européen de s'orienter ". L'accord n'est pas encore en vigueur. La Commission européenne doit rendre sa décision finale en juin.
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