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Nicolas Decayeux, ancien repreneur de l’usine Whirlpool à Amiens : "Je ne sais pas ce qu’on me reproche"

Deux ans après la liquidation judiciaire de son entreprise, WN, Nicolas Decayeux publie un livre. Il y détaille ses erreurs, mais affirme que son projet était solide. 

Article rédigé par franceinfo
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Nicolas Decayeux, ex-repreneur de l'usine Whirpool à Amiens, invité de franceinfo le 15 septembre 2021. (FRANCEINFO)

En 2017, en pleine campagne présidentielle, le groupe Whirlpool annonçait la fermeture de son usine à Amiens, et la délocalisation de sa production de sèche-linges en Pologne. Sous le feu des projecteurs, un chef d’entreprise, Nicolas Decayeux, s’engageait alors à reprendre le site, avant d’être contraint de jeter l’éponge en 2019.

Très critiqué, il assume ses erreurs mais défend aujourd’hui son projet dans un livre Leçons de savoir perdre et gagner, aux éditions NBE. Avant son procès à la fin de l'année, il affirme : "Je ne sais pas ce qu’on me reproche".  

"Évidemment, c’est vraiment mon échec, explique-t-il, mais c’est surtout l’échec de l’ensemble des protagonistes de cette affaire. On était dans une situation très politisée". À l’époque, en pleine campagne, Emmanuel Macron et Marine Le Pen étaient notamment venus sur place. À peine élu, le président de la République avait soutenu WN, le projet porté par Nicolas Decayeux, une "open factory", et la fabrication, notamment, de casiers réfrigérés connectés. Mais l’entreprise a tourné court. A l’été 2019, WN était placé en liquidation judiciaire. Plusieurs dizaines de salariés perdaient à nouveau leur emploi.  

Je suis entré dans le dossier Whirlpool avec des règles du jeu d’industriel (…) et j’ai été confronté à des règles du jeu politiques  

Nicolas Decayeux

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L’État et Whirlpool ont investi environ 10 millions d’euros dans le projet. Sans que WN parvienne à produire suffisamment. L’entreprise s’est rapidement trouvée à court de trésorerie. Nicolas Decayeux estime qu’il a manqué de temps, et que les soutiens promis n'ont pas été au rendez-vous. Il ajoute : "Quand il n’y a pas de tempête médiatique, c’est un peu plus facile".  

Le chef d’entreprise comparaîtra au mois de décembre devant le tribunal correctionnel d’Amiens. Il sera notamment jugé pour abus de biens et détournement de fonds. 

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