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Michel Derdevet (Enedis) : la décroissance de la consommation de l'énergie en France est liée "à la prise de conscience que l'énergie a un coût"

Michel Derdevet, secrétaire général d'Enedis, était l'invité de "L'Interview éco" de franceinfo, jeudi, pour parler hoverbode politique énergétique en France et en Europe.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Michel Derdevet, secrétaire général d’Enedis, le 25 mai 2017, sur franceinfo. (RADIO FRANCE / FRANCEINFO)

"La tendance partout dans le monde, surtout aux États-Unis et en Europe, est une décroissance de la consommation" d'énergie, a expliqué Michel Derdevet, secrétaire général d'Enedis, filiale d'EDF chargée de la gestion et de l'aménagement du réseau de distribution sur le territoire français, jeudi 25 mai sur franceinfo. Pour l'auteur de Energie, pour des réseaux électriques solidaires, en France, "ce mouvement de décroissance de la consommation est le fruit de la prise de conscience que l'énergie a un coût".

franceinfo : L'énergie va-t-elle coûter de plus en plus chère ou au contraire baisser ?

Michel Derdevet : La réponse n'est pas biblique. On va aller vers une énergie dont on percevra le coût réel par un effet de transparence des mécanismes de formation de prix. Par exemple, un tiers du prix de l'énergie est constitué par des taxes locales ou nationales. Il faut faire un peu de pédagogie sur le vrai prix pour amener les uns et les autres à moins consommer. La tendance partout dans le monde, surtout aux États-Unis et en Europe, est une décroissance de la consommation. Cette décroissance est un mouvement de fond, contrairement à l'Asie qui augmente sa consommation d'énergie. Mais en France, je pense que ce mouvement de décroissance est le fruit de la prise de conscience que l'énergie a un coût et que ce coût doit être reflété sur le consommateur.

Votre livre s'intitule Energie, pour des réseaux électriques solidaires. Quelle est la relation entre la solidarité et la politique énergétique ?

On a deux mouvements aujourd'hui. D'abord, il y a plus d'énergies renouvelables. En France, il y a 360 000 sites de production renouvelable raccordés au réseau de distribution partout dans les territoires. C'est un mouvement profond. Le deuxième mouvement est la création de solidarités entre les énergies territoriales très décentralisées et des sites de consommation urbains. Les grands réseaux électriques sont un formidable atout pour relier les pays européens.

L'action EDF a perdu 7% le jour où Nicolas Hulot a été nommé ministre de la Transition écologique. Est-ce rationnel cette chute en bourse ?

Non. D'ailleurs, l'action a regagné les 7% qu'elle avait perdus très rapidement. En matière énergétique, on est sur des raisonnements qui vont à 20, 30, 40 ans. Les réseaux d'aujourd'hui est le fruit d'investissement fait il y a déjà 30 ou 40 ans. Il ne faut pas regarder ces phénomènes-là avec un raisonnement de court terme. Aujourd'hui, une des questions centrales est le stockage de l'énergie. Le stockage bouleverse le système énergétique mais de manière positive. Il faut travailler sur une bonne coordination entre réseaux et stockage.

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