Marianne Louis (USH) : "Cette année, la programmation de logements sociaux va baisser de 5%"
Marianne Louis, directrice générale de l’Union sociale pour l’habitat (USH), est l'invité lundi de "L'interview éco".
À la veille du congrès annuel du secteur du logement HLM, Marianne Louis, la directrice générale de l'Union sociale pour l'habitat (USH), déplore sur franceinfo, lundi 8 octobre, les dernières mesures du gouvernement à l'encontre des bailleurs sociaux et la baisse des APL pour les locataires du parc social : "D’abord une baisse de 5 euros pour tous les locataires, et puis une baisse de 800 millions d’euros pour ceux du parc social, cumulée avec une hausse de la TVA pour les organismes HLM, qui leur coûte environ 700 millions d'euros par an. C’est donc 1,5 milliards d’euros de dépenses et de recettes de l’Etat qui ont été transféré sur les organismes HLM en 2018."
Baisse de 5% de la programmation de logements
Ces économies demandées aux organismes a des conséquences sur la programmation des logements sociaux selon elle : "En 2018, la programmation va baisser, sans doute de l’ordre de 5% au minimum, après une baisse qui était de 9% en 2017. Sur deux années consécutives, le nombre de nouveaux logements sociaux construits est en baisse, alors même que la demande ne cesse de croître", ajoutant qu'en 2018, plus de 2 millions de demandes sont enregistrées, soit "2 millions de familles qui attendent un logement social".
"C’est une forme de prise en étaux pour les ménages modestes qui attendent un logement", affirme Marianne Louis "et puis c’est une forme d’inquiétude pour le secteur du bâtiment, puisqu’on sait que le secteur du logement est pourvoyeur d’emplois dans le secteur du bâtiment : 20 000 logements en moins, c’est environ 30 000 emplois en moins."
Selon Marianne Louis, "l’inquiétude est majeure pour l’année 2020, puisqu’à l’époque de la loi de Finances 2018, le gouvernement, et notamment le ministère des Finances avait fait part de son intention de porter la baisse des APL à 1,5 milliards d’euros en 2020. Doubler la baisse des APL, et donc doubler l’effort demandé aux organismes HLM." Les organismes ont du mal à "amortir le choc", assure-t-elle, et "si l’on va vers ce mur de 2020 et d’1,5 milliards de baisses d’APL sans prendre conscience de l’impact que cela a pour les concitoyens qui attendent un logement et sur le secteur de la production. Alors on risque de mettre le secteur en grave difficulté."
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