"Les associations, évidemment, ont besoin des dons", rappelle l'économiste Françoise Benhamou
Les dons affluent vers le Maroc touché par le séisme de vendredi 8 septembre. Ils affluent également vers la Libye, touchée par des inondations tout aussi meurtrières. Et en France, les associations humanitaires et caritatives appellent à l’aide. Frappées de plein fouet par l’inflation, elles n’arrivent plus à boucler leurs budgets. Quelle place le don occupe-t-il dans l’économie ? Françoise Benhamou, co-auteure du Don dans l’économie, était l’invitée éco de franceinfo mardi 12 septembre.
franceinfo : Est-on en train de redécouvrir les bienfaits du don ?
Françoise Benhamou : Je dirais qu'on les redécouvre régulièrement, les économistes les redécouvrent. Et puis ensuite, ils oublient un peu, parce que c'est un peu paradoxal en économie que l'on "donne". (…) C'est un sujet important parce que tout le monde donne à sa manière.
Le don est-il instrumentalisé, notamment par les entreprises ?
C'est incontestablement un objet de communication pour une entreprise. Donc une entreprise ou quelqu'un, qui a particulièrement beaucoup de moyens, va donner et va éventuellement le faire savoir. Et éventuellement – je dis bien éventuellement parce que tous ne le font pas – demander des déductions fiscales au titre des dons qu'il a effectués.
Les associations peuvent-elles vivre sans les dons ?
Non, c'est constitutif de leur modèle économique. Ça ne veut pas dire que l'État n'est pas présent. Mais en tous les cas, les associations, évidemment, ont besoin des dons. Ils sont nés d'ailleurs à partir de là, non pas en substitution, mais je dirais en complémentarité de l'action publique. Et ça, c'est absolument essentiel.
La fiscalité française sur les dons est-elle adaptée ?
Oui, elle est adaptée parce qu'elle a été réformée il y a quelques années. C'était Jean-Jacques Aillagon qui était derrière cette loi. Et la loi sur le mécénat en France est extrêmement favorable. C'est une des plus favorables d'Europe, et même du monde.
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