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Le PDG d’EDF, Jean-Bernard Levy, veut de nouvelles centrales nucléaires en France

Jean-Bernard Levy, le PDG d'EDF, invité de l'interview éco de franceinfo vendredi a notamment indiqué que le nucléaire français devait être "soutenu dans la durée".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Jean-Bernard Levy, le PDG d'EDF sur franceinfo le 16 février. (RADIO FRANCE)

Invité de l'interview éco sur franceinfo vendredi 16 février, Jean-Bernard Levy, le PDG d'EDF, a appelé à la construction de nouvelles centrales nucléaires en France. Il a également indiqué que "la gestion du réseau est extrêmement sûre".

franceinfo : L’action EDF a grimpé et pourtant les résultats opérationnels sont en baisse. En un an vous avez perdu un million de clients. Où sont-ils passés ?

Ils sont passés chez nos concurrents, puisque nous avions un monopole et nous ne l’avons plus. Il y en a finalement 300 000 qui sont revenus vers nous sur l’année et un million qui sont partis. C’est trop, mais il y a 300 000 clients qui ne sont pas satisfaits des autres opérateurs alternatifs, car ils n’ont pas la même qualité de service et notamment avec nos centres d’appels. Ce sont des choses que les gens apprécient et beaucoup pour quelques euros par mois, reviennent vers nous.

En un an, la production nucléaire a baissé. Elle est au plus bas depuis 1999. Êtes-vous optimiste ?

Elle n’est pas très élevée en 2017, elle sera plus élevée en 2018. Elle était très élevée en 2015 et en 2016. En 2017 il y a eu plusieurs événements qui, chacun, ont contribué à faire que nous étions en dessous de ce que nous espérions. D'ailleurs, on l’a surmonté. En janvier et février il a fait très froid et tous les clients d’EDF ont eu de l’électricité.

Vos difficultés de maintenance sont-elles derrière vous ?

Les opérations de maintenance sont pour la plupart des opérations programmées et parfois c’est un peu décalé. On ne maintient pas toujours les plannings et puis il y a eu Tricastin : l’Autorité de sûreté nous a demandé de fermer, on a perdu beaucoup de production à ce moment-là. Mais de manière générale, la gestion du réseau est extrêmement sûre. Les Français savent que leur nucléaire est sûr. D’une façon générale, on peut être fier de notre parc nucléaire avec les emplois qui vont avec. C’est quelques centaines d’euros que les Français économisent chaque année avec le nucléaire.

Vous exploitez 58 réacteurs, combien seront opérationnels cette année ?

53 sont en fonctionnement actuellement et progressivement nous aurons les cinq qui vont revenir pendant que d’autres vont partir en maintenance. Tout cela est planifié.

Emmanuel Macron n’exclut pas l’ouverture de nouveaux réacteurs. Combien de réacteurs souhaitez-vous ouvrir ?

Nous pensons que la filière nucléaire française doit être soutenue dans la durée. Nous souhaitons que cela soit fait assez rapidement, parce qu’on a vu que c’est coûteux de s’arrêter de construire et puis de redémarrer. Probablement qu'on ne reconstruira pas autant de production nucléaire que ce que nous avons aujourd’hui. Mais si on s’arrête, on va avoir beaucoup de mal à redémarrer et à la fin c’est là que se jouera la sécurité d’approvisionnement. Y aura-t-il encore de l’électricité ? On a le temps pour décider, mais il ne faut pas trop tarder non plus parce que la compétence se perd vite. Et c'est le législateur qui a décidé de plafonner la production nucléaire en France. Au moment où Flamanville va ouvrir, fin de l’année 2018, la centrale de Fessenheim doivent s’arrêter de fonctionner. C’est la volonté du législateur.

Votre plan solaire prévoit 30 gigawatts et 25 milliards d'euros d’investissement. Où allez-vous mettre ces panneaux solaires ?

Il y a beaucoup de place. L’Ademe (l’Agence pour la maîtrise de l’énergie) nous dit qu’il y a des centaines de milliers d’hectares qui sont disponibles et depuis que j’ai lancé ce plan solaire, nous avons des demandes qui viennent spontanément. J’y crois parce que je pense que le solaire est une énergie d’avenir. Et EDF aura de quoi financer ce plan solaire qui est une réalité en marche, nous nous organisons pour le réaliser à partir de 2020.

Quelles réserves foncières avez-vous aujourd’hui chez EDF pour ces installations ?

Nous avons nos propres terrains mais cela ne suffira pas. Nous avons déjà installé sur la centrale du Blayais près de Bordeaux, sur cet immense parking à proximité de la centrale, des panneaux solaires qui recouvrent les emplacements de parkings. Nous avons installé des véhicules électriques et des chargeurs intelligents pour montrer comment optimiser l’énergie qui nous vient du soleil. Et nous allons bientôt le faire sur d’autres sites en France.

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