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"La France et le Royaume-Uni sont complémentaires" Françoise Rausch, présidente de la chambre de commerce franco-britannique

À l'occasion de la première visite du roi Charles III en France, Françoise Rausch, présidente de la Chambre de commerce et d’industrie franco-britannique était l'invité éco de franceinfo, pour évoquer les relations commerciales entre les deux pays.
Article rédigé par Isabelle Raymond
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Françoise Rausch, présidente de la Chambre de commerce et d’industrie franco-britannique (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Le roi Charles III d'Angleterre est en France pour une visite d'État de trois jours, symbole des bonnes relations entre la France et le Royaume-Uni. Relations qui se sont réchauffées d'un point de vue commercial. Pour preuve, les échanges entre les deux pays ne cessent de progresser. Françoise Rausch, présidente de la Chambre de commerce et d’industrie franco-britannique était l’invitée éco de franceinfo mercredi.

Franceinfo : La dynamique est extrêmement positive quand on regarde les relations commerciales entre la France et le Royaume-Uni. Selon les derniers chiffres dont on dispose, ils sont en hausse de 18% sur un an. Comment vous l'expliquez ?

Françoise Rausch : Nous l'expliquons par la dynamique des entreprises, qu'elles soient françaises ou britanniques, puisque c'est dans les deux sens que l'augmentation se fait. En 2022, nous avons atteint une année record avec plus de 111 milliards d'euros de chiffre d'affaires, d'échanges entre la France et la Grande-Bretagne et la Grande-Bretagne et la France des deux côtés. Et je dirais que cette bonne progression continue de se conforter puisqu’il y a eu 18% de plus sur le premier semestre de l'année 2023 comparé au premier semestre de l'année 2022.

Le Brexit, finalement, a peu d'effet sur les relations commerciales entre la France et le Royaume-Uni ? Aujourd'hui, il y a des droits de douane en hausse, les camions attendent à la frontière, doivent remplir de la paperasse, et ça n’a pas d’effet sur les échanges ?

Ça a freiné les échanges. Mais vous savez, les entreprises, elles sont au-delà de la politique et nous sommes deux grands pays qui avons besoin l'un de l'autre. Au niveau économique, on est assez complémentaires. Le Royaume-Uni vend plus de services à la France que la France ne vend des services au Royaume-Uni. En revanche, la France vend plus de biens au Royaume-Uni que le Royaume-Uni n'en vend en France. Donc, globalement, les entreprises ont maintenu leurs prix, leur pression sur les marchés et ont continué de travailler.

Est-ce que les secteurs d'activité ont changé ? Est-ce que les échanges ont changé ? La France est aujourd'hui le sixième fournisseur du Royaume-Uni, son huitième client.

Oui, un peu, mais c'est relatif. Le Royaume-Uni reste le premier en termes d'échanges financiers. Surtout, ce n'est pas tellement au niveau des banques, c'est au niveau des entreprises de conseil, des entreprises de comptabilité, des entreprises d'audit. Beaucoup ont récupéré. Il y a une dynamique des entreprises qui savent exporter hors de l'Europe. Mais c'est le marché qui crée la demande et ce sont les entreprises qui s'adaptent pour répondre à cette demande.

Le Royaume-Uni, partenaire commercial de la France, investisseur également sur notre territoire, est troisième derrière les États-Unis et l'Allemagne. On n'a plus, outre-Manche, cette image négative qui colle à la peau de la France avec des transports en commun en panne, les 35 heures, les grèves à répétition ? Tout ça, ça ne compte plus ?

Les entreprises qui sont extrêmement dynamiques savent passer au-delà. On dit toujours "business as usual", quel que soit l'environnement politique. Et puis la pandémie puis la guerre en Ukraine nous ont montré qu’il était difficile de faire venir des produits de Chine, d’Inde ou du Vietnam. Ce qu’essaient de faire aussi bien les entreprises françaises que les entreprises britanniques, c'est de sécuriser leurs approvisionnements en s'adressant à des pays plus proches, parce que ça réduit aussi les coûts.

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