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L'interview éco. Alstom : "Nous anticipons une dépense qui était programmée", dit le secrétaire d'État à l'Industrie

Le secrétaire d'Etat à l'Industrie, Christophe Sirugue, était l'invité de Jean Leymarie sur franceinfo mardi 4 octobre. Il est revenu sur le plan de sauvetage du site Alstom de Belfort.

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 7 min
Christophe Sirugue, le secrétaire d'État à l'Industrie, à Belfort le 4 octobre 2016 (SEBASTIEN BOZON / AFP)

Le gouvernement a présenté mardi 4 octobre son plan pour sauver le site Alstom de Belfort. L'État va notamment acheter 15 TGV destinés aux lignes Intercités Bordeaux-Marseille et Montpellier-Perpignan pour un total d'environ 450 millions d'euros. "Nous avons assumé nos responsabilités d'État-actionnaire", a assuré Manuel Valls devant l'Assemblée nationale, réfutant tout "bidouillage". Même son de cloche du côté du secrétaire d'État chargé de l'Industrie, Christophe Sirugue, invité de Jean Leymarie sur franceinfo.

Jean Leymarie : L'État va commander directement 15 nouveaux TGV à Alstom, sans passer par l'intermédiaire de la SNCF. Est-ce le rôle de l'État ?

Christophe Sirugue : Le rôle de l'État, c'est d'essayer d'être l'interlocuteur d'une entreprise qui avait formulé des inquiétudes par rapport au devenir de ses sites. Et le rôle de l'État, c'est de prendre ses responsabilités en anticipant une commande, au travers de ces 15 rames de TGV, qui permet de donner plus de visibilité pour le développement du site de Belfort.

La France a-t-elle vraiment besoin de ces nouveaux TGV ?

Nous n'avons pas cherché des commandes qui n'existaient pas ou qui n'auraient pas de réalité. Nous avons d'abord confirmé des commandes qui étaient déjà en préparation. C'est le cas pour le TGV italien, c'est le cas pour les 20 locomotives de secours... Et puis nous avons regardé comment nous pouvions accompagner les projets d'Alstom. C'est dans ce cadre-là que nous avons anticipé une commande de 15 rames de TGV.

Nous n'avons pas créé quelque chose. Cette commande était programmée dans quelques années puisqu'il y a le développement des lignes à grande vitesse (LGV). Nous avons simplement choisi d'anticiper pour permettre de répondre à la situation particulière d'Alstom.

C'est une très grosse anticipation... Ces TGV vont rouler sur des lignes classiques, à 200 km/h au lieu de 320 km/h. Quel est l'intérêt ?

Cela a un intérêt économique. Parce que sinon nous aurions dû d'abord acheter des locomotives et des rames pour alimenter les lignes Intercités, puis acheter ensuite des rames TGV pour être au rendez-vous des lignes à grande vitesse. Ce que nous faisons aujourd'hui, c'est d'évacuer une des étapes, en achetant directement les lignes à grande vitesse.

Pour les usagers, le fait de pouvoir voyager dans un TGV sur les lignes Intercités, c'est un service amélioré (...) Encore une fois, ce que nous faisons aujourd'hui, c'est d'anticiper une dépense qui était de toute façon programmée."

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