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Jean-Georges Malcor (CGG) : "Je ne crois pas que les fonds actionnaires vendront CGG"

"On est les premiers à souffrir quand les compagnies diminuent leurs explorations", a confié Jean-Georges Malcor, directeur général du groupe parapétrolier CGG, invité de L'interview éco mercredi. Les actionnaires viennent de valider un plan de restructuration. 

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7 min
Jean-Georges Malcor, le directeur général de CGG le 15 novembre 2017 sur franceinfo.  (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Il n'y a pour l'instant aucun plan supplémentaire de réduction d'effectifs" prévu dans le groupe parapétrolier CGG, a affirmé son directeur général Jean-Georges Malcor, mercredi 15 novembre sur franceinfo.

Depuis la chute des cours du brut il y a trois ans, la société de 5 000 salariés dont 1 600 en France, spécialisée dans l'exploration des sous-sols et les études sismiques, multiplie les pertes. Son avenir reste incertain, même si les actionnaires viennent de valider la baisse de la dette de la société de deux milliards de dollars, par un plan de restructuation financière.

franceinfo : Le plan de restructuration fait de vos créanciers, des fonds d'investissement anglo-saxons, vos principaux actionnaires. Que va devenir CGG entre leurs mains ?

Jean-Georges Malcor : L'actionnariat actuel est déjà détenu majoritairement par des fonds. BPI France [la Banque publique d'investissement] a un peu moins de 10 % du capital, un fonds français a environ 8 %, tout le reste est flottant sur le marché et donc largement détenu par des fonds. Ce qui change, c'est que ces fonds vont désormais être identifiés. [...] La particularité de ce plan de restructuration financière est qu'il vient après un plan de restructuration industrielle. Depuis 2013, on a changé le mix de nos produits et de notre portefeuille d'activité et, dans toutes les discussions qu'on a eu avec les fonds, ils ont acté ces transformations.

Vous avez déjà supprimé la moitié de vos effectifs, cédé trois-quarts de vos bateaux et vous avez 5 000 salariés dans le monde. Allez-vous tous les garder ?

Pour l'instant, il n'y a aucun plan supplémentaire de réduction d'effectifs. Nous sommes un business d'hommes et de femmes. Le capital humain est notre valeur ajoutée. Il a été très largement entamé, bien sûr et malheureusement, parce que c'est difficile pour un dirigeant de se séparer d'autant de talents. Mais je rends hommage à mes employés : ils ont été fidèles au poste pendant ces tempêtes que nous avons traversées.

L'activité d'études sismiques pour les grandes compagnies pétrolières reprend-elle ?

Nous sommes très en amont du cycle pétrolier. Nous sommes des échographes du sous-sol. C'est à partir de nos études que les pétroliers vont déterminer s'ils vont aller forer du pétrole. On est les premiers à souffrir quand les compagnies diminuent leurs explorations. Pour le moment, ça s'est stabilisé à des niveaux très bas après quatre années de crise. Nos volumes ont été divisés parfois par quatre mais nous n'avons pas perdu de parts de marché. Les fondamentaux sont là. Tant qu'on n'est pas passé dans une industrie totalement décarbonée, il faudra bien qu'on renouvelle les réserves.

Le pétrole a-t-il encore un avenir ?

Dans les dix ou vingt années qui viennent, certainement. Au-delà, on regarde tous les métiers qui peuvent faire appel aux géosciences, l'eau fossile, la géothermie, l'analyse sismique. Les applications sont en train de se définir, on travaille par exemple avec l'équivalent de la SNCF en Écosse pour monitorer en temps réel la stabilité des rails à travers des études sismiques.

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