Henri Poupart-Lafarge (Alstom) : "Le recentrage d’Alstom est un succès"
Henri Poupart-Lafarge, PDG d'Alstom, était l'invité de L'interview éco mardi sur franceinfo. Il a tenu à rassurer à la suite de la fusion avec Siemens : "Nous nous sommes engagés à ne fermer aucun site et à maintenir globalement l'emploi."
"Le succès de l'entreprise fera le succès des emplois", a affirmé sur franceinfo mardi 14 novembre Henri Poupart-Lafarge, PDG d'Alstom, au sujet de la récente fusion du géant français avec l'Allemand Siemens.
Interrogé sur les craintes des élus et des syndicats sur d'éventuelles répercussions en termes d'emplois sur les sites français d'Alstom, il a confirmé avoir pris "des garanties extrêmement précises" pour préserver l'emploi et notamment l'engagement de maintenir "le même effectif global en France, pour les quatre prochaines années".
franceinfo : Siemens va prendre le contrôle des activités ferroviaires d'Alstom. Vous voulez créer le numéro 2 mondial du secteur derrière les Chinois. Que va-t-il rester d'Alstom dans ce nouvel ensemble ? Le contrôle allemand vous fait-il peur ?
Henri Poupart-Lafarge : Aujourd'hui, Alstom remporte énormément de succès. Nous l'avons vu dans l'expansion géographique d'Alstom : nous avons ouvert une nouvelle usine en Afrique du Sud, en Inde... Ce sont des milliers et des milliers d'emplois créés à travers le monde. Ce que nous voulons faire avec Siemens, c'est créer l'étape d'après. Créer un champion mondial dans l'industrie du ferroviaire pour être compétitif. Nous le créons tous les deux. Ce sont deux entités qui ont exactement la même taille : 30 000 personnes chez Alstom, 30 000 personnes chez Siemens. Le siège sera à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Ce sera une société qui sera cotée à la Bourse de Paris, que j'aurai l'honneur de diriger à partir de Paris. Avoir Siemens comme actionnaire du nouveau groupe, c'est une immense chance. Siemens est un grand groupe technologique, il a une surface financière importante, nous combinons en quelque sorte le meilleur des deux mondes. Nous serons à la fois une entité totalement concentrée sur le ferroviaire, un marché dynamique, porteur, au coeur du développement de nos villes, et en même temps nous bénéficierons d'un actionnaire solide qui pourra nous apporter de la technologie digitale, du soutien là où on en aura besoin.
Alstom : "Avec Siemens, nous voulons créer un champion mondial dans l'industrie du ferroviaire", explique Henri Poupart-Lafarge pic.twitter.com/oEJYeykAYm
— franceinfo (@franceinfo) 14 novembre 2017
Dans cette opération, les élus et les syndicats s'inquiètent pour l'emploi. Vous allez diriger le nouvel ensemble. Quelles garanties précises pouvez-vous leur apporter ?
Nous avons pris des garanties extrêmement précises. Nous nous sommes engagés à ne fermer aucun site et à maintenir globalement l'emploi : le même effectif global en France, pour les quatre prochaines années. Mais la principale garantie de l'emploi, c'est le succès de l'entreprise. Ce qui fait l'emploi des hommes et des femmes d'Alstom d'aujourd'hui et de demain, c'est la conquête des nouveaux marchés, c'est l'expansion du marché ferroviaire dans son ensemble, et notre capacité à le pénétrer et à y être conquérants. Le succès de l'entreprise fera le succès des emplois. Nous savons que toutes ces périodes de fusion sont toujours anxiogènes pour nos collègues à travers le monde et c'est pour cela que nous avons souhaité prendre des garanties positives pour les quatre prochaines années.
Si vos résultats financiers sont bons, sur le plan commercial c'est un peu plus mitigé. Le marché du ferroviaire n'est-il pas en train de ralentir, tout simplement ?
Pas du tout. L'exécution des contrats est très bonne, c'est ce qui a fait que nous avons pu améliorer notre marge et dégager du cash. La performance opérationnelle est extrêmement bonne. La performance commerciale est très bonne, également. Dans ce semestre, nous n'avons pas entregistré de commandes extrêmement élevées, comme nous avons enregistré l'année dernière ou comme nous enregistrons régulièrement. Par exemple, cette grande commande de plusieurs milliards en Afrique du Sud ou plusieurs milliards en Inde. Le fait que nous dégagions plus de trois milliards d'euros de commandes en l'absence de commandes très importantes est un signe très positif.
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