Guillaume Pepy, PDG de la SNCF : "Avec la réforme du train, les prix vont probablement baisser"
Pour défendre la réforme de la SNCF, Guillaume Pepy a également estimé jeudi sur franceinfo qu'il y aura "plus de trains" pour les voyageurs et "moins de pannes".
La grève à la SNCF en est à son septième épisode. "L’objectif c’est que la grève s’arrête le plus vite possible. Beaucoup de Français ne la comprennent pas", a martelé le président de la SNCF Guillaume Pepy jeudi 3 mai sur franceinfo. Il a rappelé les mesures d'indemnisation déjà mises en place en faveur des usagers. "Pour ce qui concerne les voyageurs TGV les billets sont échangeables et remboursables sans aucun frais", a-t-il indiqué, "pour l'Île-de-France avec la présidente de la région, Valérie Pécresse, on va recevoir les associations d'usagers le 16 mai et on prendra une décision après cette réunion". Concernant les points de la négociation sur la réforme, Guillaume Pepy a évoqué la nouvelle convention collective pour l'ouverture à la concurrence : "On est aux deux tiers et il faut accélérer la négociation". Le PDG de la SNCF a également défendu la réforme en estimant qu"il y aura probablement des baisses de tarifs car ça s'est observé dans tous les pays d'Europe".
franceinfo Allez-vous réellement indemniser les voyageurs victimes de cette grève à répétition à la SNCF ?
Guillaume Pepy : La réponse est oui, on a pris deux décisions. Pour ce qui concerne les voyageurs TGV les billets sont échangeables et remboursables sans aucun frais même quand il y a marqué "non échangeable, non remboursable". Pour les abonnés, on a discuté avec les associations on a trouvé une solution, pour le TER, on vient d'annoncer un mois de juin à moitié prix pour les abonnés du TER et enfin, pour l'Île-de-France, avec la présidente de la région, Valérie Pécresse, on va recevoir les associations d'usagers le 16 mai et on prendra une décision après cette réunion de concertation. Nous allons faire de la publicité sur ces mesures de remboursement dans les gares, car elles ne sont pas très bien connues. Il s'agit de faire en sorte que nos 4,5 millions de clients connaissent mieux leurs droits individuels à remboursement. L’objectif c’est que la grève s’arrête le plus vite possible. Beaucoup de Français ne la comprennent pas. Il s'agit d'introduire dans le système français plus de qualité de service et progressivement la concurrence que tous les pays d'Europe ont mise en pratique. La condition, pour cela c'est de moderniser la SNCF et moi ce qui me paraît logique, c'est de se mettre autour de la table et construire ensemble des solutions pour qu'on ait une SNCF plus armée face à la concurrence et offre un bien meilleur service public.
Cette réforme concerne-t-elle réellement les passagers et les clients ?
Elle va avoir deux effets très concrets pour les voyageurs : moins de pannes, parce que l'argent disponible en France, au lieu d'aller à la construction de lignes nouvelles, va être mis à 100% sur le réseau existant aussi bien en région qu'en Île-de-France. C'est une décision qui est prise aujourd'hui. La deuxième chose, c'est qu'en introduisant le choix pour les régions de leur compagnie TER, le choix pour les Français d'avoir leur compagnie de grande vitesse, on va avoir plus de trains aujourd'hui et il y aura probablement des baisses de tarifs car ça s'est observé dans tous les pays d'Europe. Nous, à la SNCF, on a un effort de compétitivité à faire pour être demain capable d'être une compagnie attrayante et de faire venir à nous de nouveaux clients et moi je suis très optimiste.
Lundi, il y a une rencontre entre le Premier ministre et les syndicats, qu'attendez-vous de cette rencontre ?
Ce qui est intéressant, c'est que lundi [7 mai] le Premier ministre a tenu à recevoir tout le monde et à être à l'écoute des syndicats, mais aussi des associations d'usagers, des régions et de la SNCF. Je pense que son idée, c'est d'avoir une réunion de travail approfondi pour sans doute discuter des amendements puisque le projet va passer au Sénat dans quelques jours, discuter de ce qui est devant nous pour équilibrer le système ferroviaire. Les futurs cheminots qui seront embauchés, il va falloir leur donner un nouveau contrat de travail, il faut négocier aussi bien une convention collective qu'un accord d'entreprise et il faut quelque chose qui soit différent mais pas moins intéressant que le statut de cheminot d'aujourd'hui. On est aux deux tiers de la négociation de la convention collective et il faut accélérer la négociation. Il faut que dans les 18 mois qui viennent nous finissions de discuter cette convention collective et nous à la SNCF nous en avons l'absolue volonté.
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