Guerre en Ukraine : le directeur général de GRTGaz prépare des "réductions de consommation" de gaz pour les "grands consommateurs industriels"
Si le gaz russe venait à manquer, certains industriels devraient freiner leur consommation et leur activité. Les consommateurs particuliers seraient pour leur part préservés, souligne Thierry Trouvé, directeur général de GRTGaz.
Est-ce que la France aura assez de gaz cette année ? Difficile à dire, selon Thierry Trouvé, le directeur général de GRTGaz, invité éco de franceinfo mardi 24 mai 2022. Cependant, l’opérateur de transport se prépare à réduire l’approvisionnement de certains clients industriels, "si jamais il n’y a plus de gaz russe".
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"S’il y a une période de froid intense pendant l’hiver", explique-t-il, GRTGaz réagira : "L’effort porterait sur les grands consommateurs industriels à qui nous donnerions l’ordre de réduire leur consommation (…) Des listes précises sont en train d’être établies par les pouvoirs publics". Le dirigeant précise que "les consommateurs particuliers et les consommateurs sensibles comme les hôpitaux ne seraient pas impactés".
Des stockages remplis à 47%
En attendant, selon lui, "l’enjeu de l’été est de remplir les stockages correctement" : "Aujourd’hui, nous sommes à 47% de niveau de remplissage. On a bien progressé (…) J’appelle les fournisseurs à continuer à ce rythme soutenu", alors que les 27 se sont engagés à un taux de 80%, au moins, d’ici novembre.
Pour compenser le gaz russe, GRTGaz parie aussi sur l’importation de gaz naturel liquéfié, en utilisant les terminaux méthaniers. Le groupe travaille aussi sur un projet de terminal méthanier flottant, au Havre, qui pourrait entrer en service dans le courant de l’année 2023 : "Ce terminal aura la capacité d’accueillir l’équivalent de la moitié de la consommation française de gaz russe".
Mais une partie du gaz naturel liquifié vient des Etats-Unis, et du gaz de schiste, nocif pour le climat. Est-ce le moment d’importer du gaz polluant ? "Il ne faut pas que les Français aient froid cet hiver, il ne faut pas que l’industrie soit perturbée", répond Thierry Trouvé. "Mais cette solution est temporaire", poursuit-il, pariant sur "le verdissement du gaz" : "Nous pensons qu’à l’horizon 2030, la totalité du gaz russe importé en France pourrait être remplacée par du biométhane produit localement".
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