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Grèce : "La sortie de la zone euro est exclue" (Benoît Coeuré, BCE)

Dimanche, les Grecs voteront à nouveau. Le futur gouvernement appliquera le plan d’économies adopté cet été. L’économie grecque reste fragile. Mais pour Benoît Coeuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne, il n’est plus question de "Grexit".
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
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La Grèce a-t-elle vraiment failli sortir de la zone euro ?

Au début de l’été, en pleine crise grecque, des responsables politiques avaient brandi cette menace, avant qu’un nouveau plan d’austérité ne soit adopté. Le risque était réel, selon Benoît Coeuré, membre du directoire de la BCE : "On a entendu des responsables politiques en parler, donc c’était quelque chose qu’il fallait analyser et alerter des conséquences d’une sortie possible ".

Pourtant, cette semaine, le vice-président de la BCE, Vitor Constancio, affirme que la menace de sortie de la zone euro n’a jamais été brandie "pour de vrai " et que de toutes façons, cette sortie serait "illégale ". Est-ce à dire qu’il y a eu chantage sur les électeurs grecs, pour les pousser à accepter le nouveau plan d’austérité ? Non, selon Benoît Coeuré : "Il y a un débat de fond sur les conditions à réunir pour que la Grèce profite pleinement de l’euro. Il est clair, et les Grecs le reconnaissent, qu’il faut des réformes profondes de leur économie (…) C’était une discussion normale à avoir ".

Benoît Coeuré est formel : aujourd’hui, une sortie de la zone euro "est complètement exclue ".

La Réserve fédérale a décidé, hier, de ne pas relever ses taux directeurs.

Benoit Coeuré confirme que la situation économique mondiale reste fragile : "Il y a des risques à la baisse sur la croissance et l’inflation dans la zone euro ". Mais il ajoute : "les décisions de la FED n’ont pas d’impact sur ce que nous faisons nous (…) Eux, c’est eux. Nous, c’est nous (…) La politique de la BCE consiste précisément à protéger la zone euro de toute cette incertitude ".

La BCE va-t-elle poursuivre ses rachats d’actifs pour soutenir l’économie de la zone euro ? "On peut continuer si c’est nécessaire. Ce n’est pas pour l’instant notre diagnostic (…) Mais s’il le fallait, on pourrait en effet acheter des actifs pendant plus longtemps, et donc acheter plus d’actifs ".

Conflit d’intérêt à la Banque de France ?

150 économistes, dont Thomas Piketty, ont dénoncé cette semaine la nomination annoncée de François Villeroy de Galhau à la tête de la Banque de France, dans quelques semaines. Selon eux, cela poserait "un grave problème de conflit d’intérêt ", car François Villeroy de Galhau était précédemment directeur général de BNP Paribas.

Le parlement doit se prononcer dans quelques jours sur cette nomination. Ces économistes préfèreraient voir nommé Benoît Coeuré dont ils saluent "l’expertise " et "l’indépendance ". Mais est-il candidat ? Il ne ferme pas la porte : "C’est au parlement de discuter de la proposition du président de la République, pas à moi ". Le dirigeant de la BCE ajoute : "Il y a une exigence de transparence pour ces nominations, au niveau international et il y a des marges de progression pour la France dans ce domaine-là ".

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