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"Gilets jaunes" : "Les artisans n’en peuvent plus !", selon les chambres de métiers

Les artisans appellent l'Etat à l'aide. Pour Bernard Stalter, président de CMA France (les chambres de métiers et de l'artisanat), le mouvement des "gilets jaunes" a fragilisé le secteur. Il réclame une "baisse des charges".

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Bernard Stalter, président de CMA France, le 19 mars 2019 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Depuis le début du mouvement des "gilets jaunes", les dégradations se sont multipliées. D’après les assureurs, elles ont coûté 200 millions d’euros. Pour Bernard Stalter, président de CMA France (les chambres de métiers et de l’artisanat), la situation est grave, car au-delà des dégâts, toute l’activité économique est ralentie : "Plus personne ne va en ville, plus personne n’est en confiance. C’est sur l’ensemble du territoire. Moi, j’ai vécu à Strasbourg. Quand des 'gilets jaunes' ont investi une galerie commerciale, les gens ont eu peur. Ce sont des zadistes qui arrivent. C’est très, très grave ! L’Etat doit pouvoir nous garantir la sécurité".  

Le gouvernement propose de renforcer les aides pour les entreprises qui ont perdu de l’argent. Bernard Stalter lui demande d’aller plus loin : "Echelonner les dettes des charges sociales, ça ne suffit pas (…) Il faut les abandonner".

Aujourd’hui, une boucherie qui ferme, c’est un village qui meurt (…) La ruralité et l’artisanat, c’est la même question. Donnons confiance aux ruraux et aux artisans

Bernard Stalter, président de CMA France

sur franceinfo

Les artisans se disent victimes, mais beaucoup ont participé au mouvement, au moins dans les premières semaines. Ce que reconnaît Bernard Stalter : "En novembre, des artisans étaient 'gilets jaunes', parce qu’ils ne vivent pas bien. Mais maintenant, il n’y a plus que des casseurs".  

Grand débat de l'artisanat : priorité à la "baisse des charges"

Les chambres de métiers et de l’artisanat ont organisé leur propre grand débat. Elles ont aussi ouvert des cahiers de doléances. Leur représentant en dévoile le résultat sur franceinfo : "La priorité, c’est la baisse des charges. Les artisans, c’est une forte densité de main d’œuvre. Ils ne la remplaceront jamais par une machine". Pour lui, supprimer les cotisations patronales au niveau du salaire minimum ne suffit pas : "Nous ne voulons pas payer nos collaborateurs au niveau du Smic. Il faut aussi leur redonner confiance. Et pourquoi pas, pendant les deux premières années où on embauche un jeune qui sort d’apprentissage, ne pas payer de charges du tout ?"      

"La crise des 'gilets jaunes' vient de la ruralité, estime le président de CMA France. Les artisans y sont très présents. Ils n’ont jamais délocalisé". Avec le plan Action cœur de ville, l’Etat prévoit d’investir cinq milliards pour aider les centres-bourgs, désertés, à se relever. Mais ce plan ne concerne que 222 zones. Bernard Stalter souhaite qu’il soit étendu : "Et les autres villes impactées ? Il faut revitaliser l’ensemble. Sur le fond, tout le monde aime les artisans. Mais donnez-leur des preuves d’amour !"

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