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Geoffroy Roux de Bezieux (Medef) : "Emmanuel Macron doit aller vite"

Geoffroy Roux de Bezieux, vice-président du Medef, était l'invité de Jean Leymarie, mardi sur franceinfo, pour évoquer les attentes du syndicat patronal au lendemain de la nomination d'Édouard Philippe à Matignon.

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le vice-président du Medef Geoffroy Roux de Bezieux sur franceinfo le 16 mai 2017. (RADIO FRANCE / CAPTURE D'ÉCRAN)

"Il faut aller vite. Il ne s’agit pas d’une réforme du marché du travail mais de quelques ordonnances qui permettront de relancer l’activité et l’emploi", a déclaré le vice-président du Medef, Geoffroy Roux de Bezieux, invité de L'Interview éco sur franceinfo, mardi 15 mai, alors que le gouvernement du Premier ministre Édouard Philippe sera annoncé mercredi à 15 heures.

franceinfo : Quel est pour vous la mesure la plus urgente ?

Geoffroy Roux de Bezieux : Le plafonnement des indemnités aux prud'hommes. Aujourd’hui, quand un chef d’entreprise doit se séparer d'un salarié, et qu'il décide d’aller aux prud'hommes, la sanction est aléatoire. Elle dépend de la juridiction. L’indemnité peut varier en fonction de la géographie ou des tribunaux. Il existe des écarts énormes pour le même préjudice. Des patrons de petites entreprises ne veulent plus embaucher à cause d’une action aux prud'hommes qui leur a coûté cher. 80% de cas de prud'hommes sont des problèmes de forme pas de fond. Je trouverais dommage que l’on bloque le pays pour trois ordonnances. Moi, je veux un chômage qui baisse. Cette mesure a été expliquée plusieurs fois au parlement. Contrairement à François Hollande, Emmanuel Macron a expliqué cette réforme avant son élection. C’est extrêmement important que le nouveau président de la République tienne parole sur ce point mais je n’ai pas de doute qu’il le fera.

Avez-vous une preuve de l’efficacité de cette réforme sur l’emploi ?

Il n’y a pas de preuve. On sait que depuis la fin de la crise, l’emploi est reparti partout en Europe sauf en France, alors que la conjoncture s’est améliorée partout. La différence entre ces pays et le nôtre est le plafonnement des indemnités auxquelles le salarié a droit. Nos voisins allemands ont pourtant une tradition sociale-démocrate comme la nôtre. Les entreprises peuvent payer très cher, certes, mais elles savent à l’avance combien une séparation peut leur coûter en cas de changement de conjoncture ou de salarié qui ne ferait pas l’affaire.

Qu’attendez-vous d’Emmanuel Macron sur le prélèvement de l’impôt à la source ?

Nous souhaitons l’abrogation pure et simple de cette mesure. Le parlement a certes voté, mais il peut revenir sur cette réforme. Nous ne sommes pas contre le prélèvement de l’impôt à la source, nous souhaitons simplement que l’entreprise ne soit pas dans le dispositif. On peut prélever l’impôt à la source sans passer par les entreprises. Nous avons envie d’être patron et non percepteur. Que va-t-il se passer lors de sa mise en application en janvier 2018 ? Le salarié verra sa feuille de paie avec un salaire diminué de 10% et il ira demander des comptes à son patron. Nos voisins l’ont fait dans les années 50 pour éviter la fraude, aujourd’hui cela n’est plus d’actualité.

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