Gaz : "La Russie a besoin du marché européen", selon Francis Perrin, spécialiste de l’énergie
La crise autour de l'Ukraine fait repartir les prix du gaz à la hausse. Mais Francis Perrin, directeur de recherche à l'IRIS, ne "croit pas à une coupure volontaire du gaz par les dirigeants russes".
Les prix du gaz et du pétrole repartent à la hausse. Après une légère accalmie, ils grimpaient à nouveau mercredi 16 février, dopés par les tensions persistantes autour de l’Ukraine. Dans le bras de fer entre l’Europe et la Russie, le gaz est une arme. Mais selon Francis Perrin, directeur de recherche à l’IRIS, si les pays européens ont besoin du gaz russe, la Russie et Gazprom ont besoin, eux, du marché européen.
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"Je ne crois pas au scénario d’une coupure volontaire par les dirigeants russes et par Gazprom", explique-t-il : "En matière de gaz, nous n’avons pas une dépendance à sens unique. Nous avons une double dépendance". Le spécialiste rappelle que l’Europe est "le principal marché pour les exportations russes de gaz". Environ 40% du gaz importé en Europe vient de Russie.
Si les Russes décidaient d’arrêter ces livraisons, ils se tireraient deux balles dans les deux pieds.
Francis Perrin, directeur de recherche à l'IRISsur franceinfo
Selon le chercheur, d’autres scénarios sont possibles, "en cas de guerre" : "Dans le cadre d’une opération militaire en Ukraine, des gazoducs pourraient être endommagés, ou des gazoducs transportant du gaz russe vers l’Union européenne et transitant par l’Ukraine pourraient être fermés à titre préventif".
Francis Perrin envisage aussi un autre scénario : que les pays occidentaux exercent des représailles économiques contre la Russie, y compris en visant le secteur de l’énergie. "Ils se priveraient alors, pour sanctionner Moscou, explique-t-il, d’une partie des approvisionnements russes".
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