David Soulard (Meubles Gautier) : "Pour bien exporter, il faut aller sur place"
David Soulard, directeur général des Meubles Gautier, était l'invité de franceinfo vendredi à l'occasion de l'ouverture du salon du Made in France, à Paris. Selon lui, "on a fini l'ère de la consommation où l'on jette le produit."
Le salon du Made in France se déroule à Paris, porte de Versailles, du vendredi 10 au dimanche 12 novembre. Parmi les exposants, l'entreprise Meubles Gautier, implantée en Vendée depuis sa fondation en 1960.
Ses meubles sont fabriqués en France et vendus dans une soixantaine de pays. "Je souhaite qu'il [Emmanuel Macron] continue à accompagner l'investissement des entreprises", a confié David Soulard, directeur général des Meubles Gautier, invité de franceinfo. "J'espère que cela va continuer pour qu'on puisse investir à moindre coût en France".
franceinfo : il y a un paradoxe : le Made in France est plébiscité mais les Français n'ont jamais acheté aussi peu de produits français...
David Soulard : Cela marche de mieux en mieux. Le consommateur français vient de plus en plus vers nos produits. On a commencé le salon Made in France ce matin [vendredi 10 novembre] et on a eu de nombreux retours très positifs quant à l'origine de nos produits et surtout la localisation de notre fabrication. On nous demande de plus en plus nos origines, les consommateurs se tournent vers nos métiers, demandent de la qualité, de la durabilité. On a fini l'ère de la consommation où l'on jette le produit. On cherche quelque chose qui se consomme dans le temps et qu'on peut revendre plus tard.
Vos meubles sont plus chers que ceux de certains de vos concurrents. Quel est le premier critère de choix pour vos clients ?
Les Français sont de plus en plus nomades. Beaucoup de gens ne restent plus dix ans au même endroit. Ils changent avec leurs événements de leur propre vie. Nos meubles se démontent très facilement. Quelque chose de qualitatif, de sécurisé pour les enfants. Tout ça les rassure énormément.
Beaucoup d'industriels ont choisi de quitter la France. Vous, vous restez en Vendée.
C'est parce que l'on exporte beaucoup. Cela représente environ 25 % de notre chiffre d'affaires. Nos magasins sont en Corée du Sud, aux Philippines ou à Toronto. L'export nous a mené vers cette politique du Made in France. C'est lié à notre style de vie à la française. On a de l'industrie dans nos territoires. C'est donc une force de communication très forte. On cherche le storytelling. Nous avons des concurrents locaux. Notre grand concurrent suédois, Ikea, nous ouvre des portes parce qu'il arrive dans certains pays émergents en faisant accepter des produits différents sur le plan stylistique. On vend un style de vie à la française à l'étranger.
Emmanuel Macron était venu vous voir l'année dernière. Que lui avez-vous dit ?
Trois choses. La première, c'est qu'une entreprise qui doit rester sur son territoire doit investir. Cela passe par exemple par des investissements dans des robots. Ensuite, l'innovation rapide : 30 % de nos collections sont nouvelles tous les ans. Il faut absolument que l'on aille vite. Et puis troisième chose, l'exportation. Il faut y aller. Je souhaite qu'il continue à nous accompagner sur l'investissement des entreprises. J'espère que cela va continuer pour qu'on puisse investir à moindre coût en France.
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