Claude Steinmetz, Afra, : "Nous pouvons apporter plus de qualité que la SNCF, à un moindre coût"
Après la présentation de la réforme de la SNCF par le gouvernement, Claude Steinmetz, président de l'Association Française du Rail, a estimé mercredi sur franceinfo que la concurrence peut proposer un meilleur service après avoir "laisser à chaque partie le temps de la discussion."
Le gouvernement a présenté cette semaine sa réforme de la SNCF pour préparer en ligne de fond l'ouverture à la concurrence du transport ferroviaire français qui doit intervenir au plus tard fin 2023. Claude Steinmetz, président de l'Association Française du Rail, a estimé mercredi 28 février sur franceinfo qu'il fallait "laisser à chaque partie le temps de la discussion" mais, qu'à terme, la concurrence pourrait proposer un service avec "plus de qualité" jusqu'à 30% moins cher.
franceinfo : Vous représentez ces entreprises qui veulent concurrencer la SNCF. Il y aura d'autres compagnies que la SNCF, c'est pour quand ?
Claude Steinmetz : C'est pour 2019, à partir du 3 décembre 2019 et une obligation qui s'opérera dès 2023.
Dans quel ordre les choses vont-elles se faire ?
Le calendrier va s'opérer rapidement à tel point que dès à présent la région Provence-Alpes-Côte d'Azur a lancé un appel à manifestation d'intérêt pour pouvoir s'organiser et pouvoir lancer l'ouverture du ferroviaire dès que possible.
Les trains du quotidien, TER ou TET sont les premiers concernés, viendra en 2022, l'open access, c'est à dire les trains longue distance intercités et TGV.
Souhaitez-vous que le calendrier soit accéléré ?
Je ne souhaite pas accélérer le calendrier, il faut laisser à chaque partie le temps de la discussion, nous ne sommes pas à six mois près. Faisons les choses correctement, mais faisons les.
Serez-vous meilleurs que la SNCF, vous, les concurrents ?
L'objectif est avant tout de servir au mieux les usagers du quotidien, d'apporter un service de qualité. On ne peut pas continuer à avoir des trains en retard, des trains supprimés et un mécontentement généralisé de la population qui prend tous les jours le train.
Comment pouvez-vous améliorer le service car vous aurez les mêmes contraintes que la SNCF ?
Nous aurons les contraintes de la SNCF. Cela dit, notre mode de fonctionnement est différent. Nous aurons des équipes dédiées pour des lignes dédiées, et donc une proximité que la SNCF n'a peut-être pas aujourd'hui compte tenu de sa structure. La volonté avant tout est d'apporter plus de qualité et naturellement à moindre coût. L'expérience internationale prouve que l'on peut produire moins cher. Aujourd'hui on annonce environ 30%. Cela dit, il faut être prudent. Tout dépend des lots qui vont être constitués par les régions. Il y a un vrai travail de concertation à faire avec les organisations syndicales, les usagers, les élus, pour que le moment venu, il y ait des lots cohérents qui puissent être mis en compétition.
Si une ligne est transférée de la SNCF à un concurrent. Que deviendront les salariés ?
Les salariés seront transférés. Nous estimons que les cheminots constituent une véritable richesse. Les cheminots aujourd'hui sont très engagés. Il ne m'appartient pas de me prononcer sur le statut, qui peut, c'est vrai, apporter certaines lourdeurs. Mais je pense qu'il y a un travail de concertation qui doit être mené et la ministre s'est engagée à le mener dès demain. Évidemment nous embaucherons les cheminots avec la réglementation qui sera la leur. À nous de nous organiser, en leur demandant, probablement, de travailler différemment.
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