Augustin de Romanet, PDG du groupe ADP : "La privatisation ne changera rien à notre motivation"
Augustin de Romanet, PDG du groupe ADP, était l'invité de "L'interview éco" sur franceinfo jeudi 14 juin.
"Nous n’avons pas besoin d’être privatisé pour bien travailler", a insisté Augustin de Romanet, PDG du groupe ADP, jeudi 14 juin sur franceinfo, alors que l'État souhaite privatiser le gestionnaire d'aéroports. L'annonce, faite mercredi au siège du groupe ADP, a fait du bruit, notamment auprès des salariés. Mais pour Augustin de Romanet, "cette privatisation peut être une très bonne nouvelle, dès lors qu’on ne casse pas le modèle économique, dès lors qu’on ne modifie pas la régulation dans des conditions telles que ça empêche les collaborateurs de travailler. Quel est notre objectif tous les matins en arrivant au bureau, privatisé ou pas ? C’est qu’on améliore le service."
L'État possède aujourd'hui 50,6% du capital d'ADP, alors que le groupe Vinci en possède 8%. Vinci pourrait-il prendre le contrôle ? "Ce que je souhaite, c'est que l'on n'exclue aucun partenaire talentueux possible", a rappelé Augustin de Romanet. "Au nom de quoi dirais-je que je voudrais que mon actionnaire État me quitte parce que je ne suis pas content de lui ?" a-t-il répondu.
La privatisation va-t-elle faire flamber le prix des redevances aéroportuaires ? "La régulation des aéroports n’a strictement rien à voir avec celle des autoroutes", a répondu Augustin de Romanet. "Chaque année, nos tarifs sont fixés par le ministre des Transports. Cela ne changera pas."
La reconnaissance faciale dès le 22 juin
Au total, le groupe ADP totalise plus de 220 millions de passagers en 2017, qui ont transité dans les 26 aéroports. "Les passagers seront mieux accueillis une fois le groupe ADP privatisé, car qu’il soit public ou privé, cela ne changera rien à la motivation des 20 000 collaborateurs du groupe dans le monde qui, quel que soit leur propriétaire, ont le désir d’améliorer la qualité du service", a affirmé le président directeur général du groupe.
"Les terminaux étaient mieux équipés en 2010 qu’en 2000, et mieux équipés en 2017 qu’en 2010", a souligné Augustin de Romanet. À l'été 2017, aux aéroports de Roissy et d'Orly, les passagers ont parfois attendu des heures pour le contrôle aux frontières. Selon Augustin de Romanet, cela ne devrait pas être le cas à l'été prochain : "J’ai de bons espoirs pour que dès le 22 juin nous ayons les parafes à reconnaissance faciale qui seront en fonction. Ce sont des systèmes de contrôle automatisé des passeports qui vont fonctionner avec une caméra qui va reconnaître votre visage." Une quarantaine d’appareils seront mis en place sur les deux aéroports.
Regardez l'intégralité de l'entretien d'Augustin de Romanet sur franceinfo le 14 juin 2018.
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