Ascoval : "On peut trouver une voie pour sauver l’aciérie", estime la secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie
Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie, était l'invitée de "L'interview éco", mercredi soir, pour évoquer le sort de l'aciérie Ascoval, bloquée par ses salariés qui espèrent toujours qu'un repreneur sauve les 281 emplois du site à Saint-Saulve (Nord).
Le gouvernement a jugé, mercredi 31 octobre, le projet de reprise de l'usine Ascoval par le groupe Altifort "solide". Agnès Pannier-Runacher réaffirme, mercredi soir sur franceinfo, la volonté de "trouver une solution pour les 280 salariés". La secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie précise que le plan de reprise a "besoin de 150 à 180 millions d'euros" ainsi que "des engagements" de clients pour "vendre le projet aux financeurs".
franceinfo : Est-ce qu'Ascoval est sauvée ?
Agnès Pannier-Runacher : Ce soir [mercredi], on a des éléments qui nous permettent de penser qu'on peut trouver une voie pour sauver l'aciérie d'Ascoval. On ne l'a pas encore matérialisé. Notre ambition, et tout ce qui nous anime depuis dix mois que nous travaillons sur ce dossier, c'est de trouver une solution pour les 280 salariés d'Ascoval et de leur dire la vérité. C'est ce à quoi on s'est employé. Ce soir, ce que je peux dire, c'est que l'aciérie a une compétitivité qui peut lui permettre de survivre si on arrive à trouver deux choses : un carnet de commandes suffisamment solide pour nourrir l'aciérie et des financements.
Vous avez donné un mois au repreneur pour assurer ce financement. Quelle somme faut-il pour relancer Ascoval ?
On a besoin de 150 à 180 millions d'euros qui permettent à la fois de tenir les 18 mois qui viennent sur de l'acier en billette, et ensuite de faire le grand projet d'investissement que propose Altifort qui nous paraît pertinent, qui consiste à installer un train à fils, un deuxième pilier de production dans l'usine. C'est ce qui concentre le gros des investissements. Il faut quand même trouver des clients. Tout le travail sur lequel on s'est employé ces derniers jours, c'était de conforter le plan industriel. Plus le plan industriel est solide, plus ce sera facile d'aller chercher des financements. La priorité aujourd'hui c'est de passer aux marques d'intentions [des clients] à quelque chose d'un peu plus solide, à des formes d'engagement. Si on a cela, on peut aller devant des financeurs pour leur vendre le projet en disant, 'c'est un projet solide, il est viable, aidez-nous à le financer'. Le troisième élément c'est l'argent public. Mais l'argent public est conditionné par l'argent privé. Je ne peux pas mettre un euro d'argent public avant qu'il y ait un privé qui ait mis la même chose, parce que sinon, ce que j'apporte sera requalifié en aide d'État et je devrais rembourser et ce n'est pas la solution.
Jusqu'où peut aller l'État pour accompagner les financements privés ?
Ce n'est pas sans limite puisque le plan a une limite, c'est 180 millions. C'est 90 millions d'euros pour le financement du nouvel investissement. C'est Ascoval qui nous dit qu'ils sont prêts à aller plus loin pour rendre le plan plus crédible, aller jusqu'à 20 à 30 millions de leur argent. Tous ces éléments vont nous permettre de rendre ce plan plus sérieux, plus crédible et soutenable dans la durée. [La part de l'État] peut être sous forme de prêt d'accompagnement, qui sera remboursé à terme, qui permet de passer le cap en étant capable de dire à la Commission européenne qu'on a un projet qui tient la route et qu'on ne triche pas avec les règles de concurrence.
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