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Antoine Petit, le PDG du CNRS, vante ses "laboratoires communs" avec des industriels

Le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) vient de créer son 200e laboratoire commun avec une entreprise privée. Un modèle vertueux, selon son PDG. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Antoine Petit, le PDG du CNRS, était l'invité éco du 29 novembre 2021. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Le CNRS tend la main à l’industrie. Le Centre national de la recherche scientifique vient de lancer son 200e laboratoire commun avec une entreprise privée. Pour Antoine Petit, le PDG du CNRS, invité éco de franceinfo du lundi 29 novembre, la science "doit être au service de la société", et aussi du développement économique. Selon le dirigeant, ces deux missions sont liées. Face au Covid-19, il donne l’exemple d’un test salivaire développé avec le groupe Alcen : "Vous pouvez l’acheter et vous tester. .

Des innovations de rupture

Plus largement, le PDG défend l’utilité de ces laboratoires, qui travaillent parfois avec des entreprises moyennes et parfois avec de grands groupes, comme TotalEnergies, Thalès, Safran ou EDF : "Permettre à des inventions issues de laboratoires de se transformer en innovations de rupture, ça fait partie de notre métier."  Antoine Petit évoque Albert Fert, prix Nobel de physique en 2007, qui "a fait toute sa carrière ou presque dans un laboratoire commun avec Thalès" :

"On peut faire de la recherche à un très haut niveau et dans un laboratoire commun avec un industriel."

Antoine Petit, PDG du CNRS

à franceinfo

"Le métier du CNRS, c’est de faire de la recherche fondamentale", explique-t-il, assurant : "Même dans ces laboratoires communs avec des industriels, nous faisons cette recherche fondamentale. Nous sommes pertinents, non pas pour régler un problème d’industriel à trois ou six mois, mais pour penser au coup d’après".  Il cite par exemple le travail accompli avec un des leaders du pneu : "Nous travaillons avec Michelin sur le pneu du futur. Si Michelin décide de commercialiser ce pneu, ce ne sera pas avant dix ou quinze ans. C’est dans cette perspective qu’il a besoin de recherche fondamentale".    

Des financements privés et publics  

Le financement de ces structures est assuré à la fois par "l’argent public" et par l’industriel. Antoine Petit assure que le projet du laboratoire est "décidé en commun". Sans pression ? "Nous avons la liberté totale de décider", affirme-t-il. Lorsque l’invention devient un succès commercial, "il peut y avoir un retour financier pour le CNRS", assure le dirigeant : "Nous prenons des brevets, nous prenons des licences, et nous avons régulièrement des ressources qui proviennent des redevances de ces brevets et de ces licences". Mais il estima "qu'il y aura avant tout un retour financier pour l’actionnaire principal du CNRS qu’est l'État" car "si une entreprise gagne des marchés, elle va payer des impôts".

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