Alain Dinin (Nexity) : "C'est une très bonne année pour Nexity et pour le secteur du logement en général"
Le PDG du groupe de construction et de promotion immobilière Nexity, Alain Dinin, était l'invitée de L'interview éco, mercredi soir, pour évoquer son entreprise et le logement en France.
Invité de l'interview éco sur franceinco, mercredi 25 octobre, Alain Dinin, PDG de Nexity, groupe de promotion et de construction immobilières, s'est réjoui de la bonne santé de son entreprise et du logement en France.
"Cette année je pense qu'on produira environ 420 000 logements. En 2014, on en produisait moins de 300 000 (…) On a créé 130 000 logements de plus, 250 000 emplois et pas mal de recettes pour l'Etat" a indiqué Alain Dinin. "C'est une très bonne année pour Nexity et pour le secteur du logement en général", s'est-il réjoui.
franceinfo : Comment se porte le groupe Nexity et le logement en France aujourd'hui ?
Alain Dinin : La promotion immobilière est à un point haut chez Nexity puisqu'on est à plus de 18% sur les 9 premiers mois dans un marché qui sera aux alentours de 7 à 8% en croissance sur 2017. C'est une très bonne année pour Nexity et pour le secteur du logement en général. Vous savez qu'il y a eu un chiffre qui était de produire 500 000 logements par an. Cette année, je pense qu'on en produira environ 420 000. En 2014, on en produisait moins de 300 000. Le gouvernement précédent a mis en place un certain nombre de mesures qui ont permis d'accélérer la construction, la baisse des taux d'intérêt est intervenue au milieu de tout ça. On a créé 130 000 logements de plus, grossièrement 250 000 emplois et pas mal de recettes pour l'Etat. C'est probablement un des éléments de la croissance, puisque le logement, la production de logements en France et le secteur du bâtiment qui est lié, représente 0,5% du taux de la croissance. C'est un poids important du dispositif.
Que pensez-vous des mesures fiscales sur la cession de terrains avancés par le gouvernement, pour déclencher le choc de l'offre ?
La problématique du choc de l'offre vient d'un sujet majeur et il ne faut pas se tromper sur les causes et les conséquences. La cause, c'est que nous serons dans les 15 prochaines années, 4 millions de familles de plus. C’est-à-dire qu'il faut que nous produisions en France entre 350 000 et 400 000 logements, sur l'ensemble du territoire français. Ce que le président de la République a bien compris, c'est qu'on ne peut pas descendre en dessous des 400 000 logements sinon on va créer un problème d'accueil et d'hébergement. A partir de là, au lieu de s'occuper de la demande et de savoir pour quels types de populations nous allons faire des logements, on s'est occupé de parler de choc de l'offre dans les zones tendues et de concentrer, tous les efforts dans les zones extrêmement denses : l'Ile-de-France, la région Rhône-Alpes, ou la région méditerranéenne. En faisant cela on va désengager tout un tas de villes moyennes, tout un tas de villes petites de zones urbaines peu denses de la possibilité de construire en supprimant par exemple les avantages fiscaux, le prêt à taux zéro, l'APL accession, et du coup on a un choc de l'offre qui va arriver le temps que tout le système se mette en place dans 5 ans et un choc immédiat d'un certain nombre de programmes qui vont s'arrêter. Ce qui veut dire dans nos hypothèses, on mettra probablement en chantier, 50 000 logements de moins que cette année. L'effet à 5 ans sera peut-être positif, mais à deux ans il sera obligatoirement négatif.
Comment expliquez-vous cet effet négatif du choc de l'offre dont vous parlez ?
Il y a une idée positive, mais la façon dont ils s'en sont préoccupés n'est probablement pas le bon chemin. C'est un problème de méthode. La proposition que nous pourrions faire, c'est de dire : mettons tous les acteurs autour de la table. C'est une chaîne, du très modeste, en passant par le logement social, aux très riches en passant par les compagnies d'assurance, et les grands investisseurs. Il y a toute une chaîne à mettre en place et une réflexion à poser. Pourquoi se dépêcher à prendre un certain nombre de mesures, par exemple, quand on dit qu'on veut réduire les aides de l'Etat dans le logement, l'APL, c'est 42 milliards de dépenses de l'Etat pour 70 milliards de recettes, celui qui profite le plus de cette situation, c'est l'Etat français, avec 26 milliards d'euros de net positif. Il faut aussi que l'Etat fasse un effort. Est-il normal que l'Etat français ait une fiscalité qui est la double sur le logement de celle de l'Allemagne ? Faisons tous des efforts, stigmatiser, tel ou tel opérateur, tel ou tel système, sous prétexte que (…) n'arrive qu'à des positions de blocage. Plutôt que le choc de l'offre, je me serais plutôt préoccupé de la demande. Pour qui je construis des logements.
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