Cet article date de plus de six ans.

Air France : "Tout est négociable", dit Philippe Evain (SNPL, premier syndicat de pilotes)

Philippe Evain, président du Syndicat national des pilotes de ligne d’Air France, était l'invité de Jean Leymarie, vendredi soir, pour évoquer le conflit entre syndicat et direction au sein de la compagnie aérienne afin d'obtenir une hausse salariale.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Philippe Evain, président du Syndicat national des pilotes de ligne d’Air France (SNPL), le 7 septembre 2018. (RADIO FRANCE / FRANCEINFO)

Le conflit autour de la hausse des salaires est toujours présent chez Air France. Si les syndicats avaient fait preuve de fermeté la semaine précédente, "tout est négociable" dans les discussions entre les syndicats et la direction, a affirmé, vendredi 7 août sur franceinfo Philippe Evain, président du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) d'Air France. À quelques jours de l'arrivée du nouveau directeur général de la compagnie Air France, le Canadien Ben Smith, "tout le monde est tourné vers la recherche d'une solution", a affirmé celui qui dirige le premier syndicat de pilotes au sein de la compagnie.

franceinfo : Voulez-vous négocier ou faire grève avec Ben Smith, le nouveau patron d'Air France ?

Philippe Evain : On préfère négocier, bien entendu. On travaille en intersyndicale, mais chaque organisation interprofessionnelle travaille aussi de son côté. Un mandat d'Alexandre de Juniac avait suffi à fracturer le corps social d'Air France, à créer des dissensions absolument incroyables entre tout le monde. Deux ans et demi après son départ, on a réussi à reconstruire le dialogue. Les pilotes ont réussi à aller à la rencontre de tous les autres personnels. C'est un travail dont on est extrêmement fier. Tout le monde reste uni. Il y a une grande maturité de travail dans la réunion de ces syndicats. Je suis très fier du travail de mes collègues et de leur attitude. Aujourd'hui, tout le monde est tourné vers la recherche d'une solution.

Après quinze jours de grève qui ne vous ont par permis d'obtenir quelque chose, est-ce qu'il faut changer de méthode ?

Je ne sais pas s'il faut changer de méthode mais je ne pense pas qu'il y ait eu un problème de méthode dans la première partie des négociations. En revanche, on a de toute évidence fait face à un blocage dogmatique de notre direction. Il s'agit d'un rattrapage de salaire et de discussions qui ne posent aucun problème dans les autres filiales du groupe Air France-KLM. Nos collègues pilotes de KLM ont trouvé un accord avec leur entreprise, il y a quelques jours. Nos collègues pilotes de Hop! ont signé une convention collective, il y a quelques jours avec leur direction. Le dialogue est donc possible normalement au sein d'Air France-KLM. Nous avons effectivement eu un blocage dogmatique depuis le début de l'année avec la direction d'Air France. On attend de Monsieur Smith qu'il lève ce blocage. Tous les débats et les réunions de négociation ont eu lieu. Tout le monde connaît les tenants et les aboutissants. Désormais, il faut une ambition et une volonté politique au plus haut niveau de l'entreprise pour lever ce blocage. On aura d'autres demandes complémentaires, mais la première demande est de lever ce blocage.

Votre demande de rattrapages des salaires est-elle négociable ?

Elle est évidemment négociable. Sinon, ça n'aurait absolument aucun sens. (...) Le souhait n'est absolument pas d'amener une feuille sur la table et de donner le stylo à Monsieur Smith pour qu'il signe en bas de la page. Tout est négociable (...) Les choses n'ont pas changé. En revanche, nos interlocuteurs étaient incapables d'entrer dans cette discussion. Le blocage dogmatique n'est pas venu des salariés, on l'a vu avec le référendum qui a été organisé par Jean-Marc Janaillac. L'ensemble du corps social a démontré que ce n'était pas les syndicats qui avaient failli, mais plutôt la direction.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.