Stéphane Le Foll : "La forme protestataire de la contestation, ça ne peut pas être la position du PS"
Le député Nouvelle Gauche de la Sarthe, invité de franceinfo vendredi, explique pourquoi la voix du PS se fait peut entendre sur la réforme de la SNCF. Et en quoi il est opposé à la réforme de la Constitution.
La concertation sur la réforme de la SNCF s'est poursuivie vendredi 6 avril dans un climat de tension, à la veille d'une nouvelle série de jours de grève. Le Parti socialiste ne fait pas entendre sa voix sur le sujet : pour Stéphane Le Foll, député Nouvelle Gauche de la Sarthe, ancien ministre de l’Agriculture, ancien porte-parole du gouvernement, invité du 19h20 politique, c'est tout à fait normal car "il y a une gauche qui est dans une forme protestataire de contestation, ça ne peut pas être la position du PS".
franceinfo : Une nouvelle journée de concertation s'est terminée entre syndicats de cheminots et gouvernement. Les syndicats sont sortis un peu ulcérés. Comprenez-vous leur colère ?
Stéphane Le Foll : Depuis le départ de cette réforme, il y a eu, de la part du gouvernement, une volonté de durcir le ton dès le début pour ouvrir des négociations. Je comprends également que cette négociation-concertation apparaît comme une espèce de dialogue de sourds pour les syndicats. Je connais les positions des uns et des autres.
On voit peu le Parti socialiste, notamment sur cette réforme de la SNCF. Le PS en est où ?
Le PS n'est pas dans une gauche protestataire. Le PS a assumé des responsabilités il y a deux ans. On a entrepris, en 2014, une réforme importante mais qui n'a pas suscité la contestation que l'on connaît aujourd'hui, il y a donc une différence. Le PS n'a pas à aller avec Olivier Besancenot. Olivier Besancenot, quand on était au gouvernement, était contre le PS. Il y a une gauche qui est dans une forme protestataire de la contestation, ça ne peut pas être la position du PS.
Une autre réforme du gouvernement est actuellement critiquée, c'est la réforme des institutions. Vous dites que vous êtes opposé à cette réforme, pourquoi ?
J'y suis opposé en termes de conception de la démocratie et en particulier de la démocratie représentative et parlementaire. Dire qu'on va diminuer de 30% le nombre de parlementaires, pourquoi 30% ? On aurait pu décider de 40%. Si on considère que l'opinion est favorable à la diminution du nombre de députés et de sénateurs, autant diminuer, ainsi l'opinion sera satisfaite. La seule question qui est posée c'est quelle est la démocratie que l'on souhaite. Ce qui me rend le plus opposé à cette réforme, c'est que plus on affaiblit le Parlement, plus on va encore concentrer les pouvoirs. Et donc la seule élection qui vaudra ce sera l'élection présidentielle.
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