Pour Sacha Houlié (LREM), la réforme de la SNCF a "suffisamment évolué, il ne nous appartient pas de nous déjuger"
Sacha Houlié, député La République en marche de la 2e circonscription de la Vienne, était l'invitée du "19h20 politique" lundi sur franceinfo.
Le Premier ministre Édouard Philippe a reçu, lundi 7 mai, l'ensemble des syndicats de cheminots à Matignon pour discuter de la réforme de la SNCF. Le chef du gouvernement est resté inflexible sur les grands axes de sa réforme, provoquant la déception des différents syndicats. Invité de franceinfo lundi soir, Sacha Houlié, député La République en marche de la Vienne et vice-président de l'Assemblée nationale, estime que "des efforts ont été faits", mais qu'il n'appartient pas à la majorité de se "déjuger".
franceinfo : À quoi servent ces rendez-vous avec les syndicats si le gouvernement reste inflexible ?
Sacha Houlié : Beaucoup a déjà été fait dans la concertation et dans l'élaboration de la loi. Cette loi doit permettre d'organiser la mise en concurrence du rail pour garantir un opérateur historique, la SNCF, transformé en société à capitaux 100% publics avec une offre améliorée puisque d'autres opérateurs viennent. Des choses ont été négociées : la reprise de la dette et le fameux sac à dos social qui fait que les droits des cheminots sont conservés si vous quittez la SNCF ou si vous y revenez. Les efforts ont été faits. La réforme a suffisamment évolué. Il reste des ajustements à faire. Mais en tous cas, il ne nous appartient pas de nous déjuger.
Les syndicats disent pourtant ne pas être écoutés...
Si vous prenez le texte initial et celui que nous avons adopté à l'Assemblée nationale, cela a avancé. Sur le recrutement au statut, cela a été repoussé au 1er janvier 2020. La reprise de la dette, c'est à partir du 1er janvier 2020. Les revendications des syndicats ont été traduites dans le texte. Sur la mise en concurrence, cela a été décidé par l'ancienne majorité et elle est nécessaire car cela améliorera le service. Dans le service amélioré, il faut des cheminots qui soient conservés au statut parce qu'ils connaissent le rail. Mais, pour être compétitif, il faut qu'il y ait un nouveau statut avec des sociétés privées. Si vous avez un établissement public en concurrence avec des sociétés anonymes, vous vous rendez compte que l'établissement public n'est pas compétitif. Si on veut garder la SNCF et qu'elle puisse être en situation de concurrence équitable, il faut la transformer en société anonyme avec 100% de capitaux publics incessibles.
Emmanuel Macron a cette image de "président des riches". Est-ce qu'il assume ?
Il faudrait lui demander. Ce que je veux vous dire, c'est que c'est injuste. On montre bien qu'on a une action envers ceux qui sont les plus exposés, les plus précaires. Il y a une organisation de symboles qui ne sont pas efficaces. Aujourd'hui, avec l'ISF ou "l'exit tax", on a des sociétés qui n'étaient plus créées en France ou des sociétés qui partaient. C'est de l'emploi détruit. Quand on veut un travail pour tous, que ce travail paie et que tous les Français aient une possibilité d'avoir une mobilité professionnelle dans leur pays, on ne cherche pas à gouverner avec des symboles, on cherche à gouverner avec des actes qui leur permettent de produire en France, de travailler en France et que ce travail paie.
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