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La "Marée populaire" sera "la manifestation de tous ceux qui souffrent de la politique d'Emmanuel Macron", annonce Éric Coquerel

Le député de La France insoumise de Seine-Saint-Denis Éric Coquerel était l'invité de franceinfo vendredi soir, à la veille d'une journée de manifestation nationale organisée par le mouvement de Jean-Luc Mélenchon.

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Le député La France Insoumise de Seine-Saint-Denis, Éric Coquerel, dans le studio de franceinfo vendredi 25 mai 2018. (FRANCEINFO)

La France insoumise organise, samedi 26 mai, une journée d'action baptisée "Marée populaire". Une manifestation lancée contre la politique d’Emmanuel Macron. On espère "des centaines de milliers de personnes" dans la rue a déclaré Éric Coquerel, vendredi sur franceinfo. Pour le député La France Insoumise de Seine-Saint-Denis, il s'agit "de permettre à tous ceux qui ne peuvent pas participer aux grèves, de se mobiliser".

franceinfo : De combien de personnes avez-vous besoin dans la rue pour que le bras de fer avec Emmanuel Macron vous soit favorable ?

Éric Coquerel : Des centaines de milliers de personnes. Je ne vais pas vous dire un chiffre, vous allez donner vos chiffres, on donnera les nôtres. Chacun voit bien ce qui est succès. On a fait la "Fête à Macron" le 5 [mai], il n'y avait pas les syndicats qui sont là aujourd'hui, c'est ce qui donne à cette date [26 mai] son caractère historique. Même la FCPE, la plus importante des fédérations de parents d'élèves, appelle aujourd'hui [à cette manifestation]. On était 150-160 000 le 5 [mai]. On espère être des centaines de milliers de personnes. On veut que ce soit un vrai raz-de-marée dans toute la France. Il y a une dynamique car, aujourd'hui, il y a des mobilisations sociales importantes dans ce pays, les cheminots qui n'arrêtent pas leur grève, les lycéens, les étudiants qui se mettent dans la danse parce que Parcoursup se révèle catastrophique, car c'est une machine à sélectionner. Tout cela donne un air du temps. Ce qu'on a voulu faire avec cette marche [le 26 mai], c'est de permettre à tous ceux qui ne peuvent pas participer aux grèves de venir, de se mobiliser.

On a quand même l'impression que la grogne sociale s'essouffle, y compris à la SNCF et dans les blocages des universités... 

Je ne crois pas. D'ailleurs, en parlant de blocages des facs, on est en train de s'apercevoir que les vrais bloqueurs ce sont ceux qui pour l'instant laissent sur le carreau 400 000 lycéens qui n'ont pas encore trouvé de fac. Ce n'est pas parce que vous envoyez des policiers débloquer une fac que forcément les étudiants, les lycéens rentrent dans le rang. Ce n'est pas ce que nous sentons sur le terrain, ce n'est pas ce qui s'exprime. Il y a une exaspération dans ce pays. Demain, ce que nous voulons, c'est que cette exaspération prenne la rue de manière festive, conviviale, combattive. Les associations qui représentent les quartiers populaires vont venir à cette manifestation et c'est bien parce que c'est la manifestation de tous ceux qui souffrent de la politique d'Emmanuel Macron. Pour l'instant le débouché politique, c'est de faire grossir les mobilisations, d'apporter notre soutien aux cheminots. Nous, par exemple, on pense qu'il faut retirer la loi ferroviaire parce qu'elle est mauvaise pour le pays, elle est mauvaise pour le service public et pour les transports. Les cheminots sont en grève et nous, on va les appuyer. C'est un premier objectif de faire en sorte qu'Emmanuel Macron soit obligé de retirer cette loi qui pour ma part n'a aucune légitimité. Jamais les Français n'ont mis un bulletin dans l'urne pour l'ouverture à la concurrence [à la SNCF]. Tout cela s'est fait dans leur dos en catimini à Bruxelles. C'est un objectif politique que de faire plier le gouvernement sur la loi ferroviaire.

Après cette troisième manifestation, qu'allez-vous faire. C'est la rue qui doit faire plier Emmanuel Macron ?

Oui, bien sûr, mais pas [Emmanuel] Macron en tant que personne, mais sa politique et ça s'est déjà fait dans le pays, ça fait partie de la démocratie. On souhaite mobiliser dans la rue. Par ailleurs, la CGT nous a proposé la date [du 26 mai] lors des réunions de ce comité "Marée populaire", bien sûr, les militants de la CGT, Philippe Martinez, seront dans la rue. On sera tous dans la rue. C'est inédit et historique. Moi, la dernière fois que j'ai vu cela, c'était en 1986 après la mort de Malik Oussekine. C'est la première fois qu'il y a une unité populaire qui se manifeste dans la rue avec autant de syndicats. Demain, on veut matérialiser le fait qu'il y a une unité populaire pouvant rassembler au-delà de nos spécificités à chacun qui doivent être respectées. On veut manifester le fait qu'il y a dans ce pays, des millions et des millions de gens qui ne veulent plus de cette politique, et pour cause, elle ne favorise que 5% des Français. On a matière à convaincre tous ceux qui en souffrent.

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