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Grève du 22 mars : "C’est une vraie colère et je la comprends" assure la députée LREM Amélie de Montchalin

 Amélie de Montchalindéputée La République en marche de l’Essonne, était l'invitée de franceinfo, jeudi, jour de mobilisation des fonctionnaires et des cheminots.

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Amélie de Montchalin, députée La République en marche de l’Essonne, était l'invitée de franceinfo jeudi 22 mars. (FRANCEINFO)

47 800 manifestants ont défilé dans les rues de Paris jeudi 22 mars, selon notre décompte indépendant réalisé par le cabinet Occurrence : 34 700 dans le cortège des fonctionnaires et 13 100 dans le cortège des cheminots. Au niveau national, plus de 500 000 personnes ont défilé contre les différents projets de réformes du gouvernement, selon la CGT. Le ministère de l'Intérieur a dénombré, pour sa part, 323 000 manifestants.

"Ce n’est pas un mouvement d’humeur, c’est une vraie colère et je la comprends", a expliqué sur franceinfo, jeudi, Amélie de Montchalin, députée La République en marchede l’Essonne

franceinfo : La mobilisation des cheminots et des fonctionnaires a été bien suivie. Le message est-il passé ?

Amélie de Montchalin : Ce n’est pas un mouvement d’humeur, c’est une vraie colère et je la comprends. Notre projet est né de cette colère. Car depuis 5 ans, 10 ans, 20 ans, il y a de vraies réformes qui n'ont pas été faites. Aujourd’hui, notre action c’est de bien négocier, de bien concerter et d’agir. On a raison d’être en colère pour dire que le réseau de transports n’est pas en bon état, on a raison d’être en colère en disant qu’on a sous investit dans les lignes et la sécurité, on n’a raison de dire que la mobilité est en grand enjeu national. Un Français sur quatre a refusé un emploi dans sa vie parce qu’il n’y avait pas assez de transports. Quand on est retraité, on a raison de considérer que la protection sociale aujourd’hui ne tient pas debout. Nous, on se met en ordre de marche pour qu’il y ait à nouveau du travail et qu’il y ait plus de gens qui travaillent pour qu’ils puissent être plus nombreux pour payer les retraites. On essaye de redonner du sens aux missions d’actions publiques. Il y a urgence à agir. Certains instrumentalisent la colère comme Mélenchon, Wauquiez. Ils vont dire aux gens que c’est normal qu’ils soient en colère mais ne vont rien proposer. Nous, on concerte, on négocie, on agit.

Les salaires des fonctionnaires sont gelés depuis des années, ce ne sera plus le cas ?

On a une grille qui fait qu’on ne peut pas augmenter le salaire dans la pénitentiaire, ou le salaire des infirmiers ou celui des profs de manière différenciée. On ne peut pas parler des conditions de travail de la même façon d’un enseignant, de quelqu’un qui travaille dans un Ehpad ou en prison. On a besoin de plus de considération pour les individus. On veut faire l’anti-RGPP [réforme générale des politiques publiques]. Quel est le sens de votre action ? Pourquoi êtes-vous là ? Quels sont les moyens qu’on vous donne ? On veut donner du sens à votre carrière. La formation, l’accompagnement, les salariés en demandent. C’est là-dessus qu’on négocie, qu’on concerte. On prendra le temps qu’il faut mais on fera des vraies réformes. Ça passera par des lois, parfois par des ordonnances parce qu’il faut aller vite. Tous les matins, il y a 900 000 personnes qui doivent prendre le RER B. Tous les matins, c’est compliqué. Plutôt que d’aller dans la rue pour instrumentaliser ceux qui souffrent et qui ont raison d’être en colère, je préfère qu’on soit dans l’action.

Vous dénoncez la méthode Mélenchon ?

Qu’est-ce qu’il propose concrètement ? Je ne sais pas. Mais, nous notre mission, c’est d’avoir un temps de diagnostic partagé. Si on veut que nous, responsables politiques, les gens nous refassent confiance, il faut qu’on ait une méthode sérieuse.

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