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Emplois aidés : "Les Ehpad doivent être prioritaires", estime Monique Iborra, députée LREM

La députée La République en marche, Monique Iborra, était l'invitée de "L'Interview J-1", lundi, à la veille de l'appel à la grève national dans les Ehpad.

Article rédigé par franceinfo, Yaël Goosz
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La députée LREM Monique Iborra était l'invitée de L'Interview J-1, lundi 29 janvier 2018, sur franceinfo. (MAXPPP)

Monique Iborra, députée La République en marche et vice-présidente de la commission des Affaires sociales à l'Assemblée nationale, était l'invitée de L'Interview J-1 lundi 29 janvier.

Mardi, les directeurs et personnels des Ehpad, Établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, sont appelés à la grève partout en France par sept syndicats pour réclamer des moyens et ne pas être "maltraitants" malgré eux. Auteure d'un rapport sur le sujetMonique Iborra suivra de près cette nouvelle alerte sociale pour le gouvernement. 

franceinfo : Qu'avez-vous montré dans votre rapport ?

Monique Iborra : Ces établissements fonctionnent en sous-effectif chronique, qu'ils soient des établissements publics, privés à but non lucratif ou privé commercial. Il est évident que l'organisation et les dotations en personnels sont insuffisantes pour répondre aujourd'hui, à cette nouvelle demande : les personnes qui viennent dans les Ehpad sont de plus en plus âgées, elles ont souvent des troubles du comportement - du fait de la maladie d'Alzheimer - et la prise en charge et l'organisation ne sont plus adaptées.

Quel est le taux d'encadrement moyen en France ? 

C'est difficile à dire parce qu'il n'y a pas de norme minimal, et c'est bien ce que je veux faire dans la deuxième partie de ma mission. Il est inférieur à ce qui existe dans les pays européens. En France, on est en moyenne à 0,4 ou à 0,6 maximum.

Comprenez-vous cette journée de grève de mardi ? 

Je comprends parfaitement ce mouvement puisque je l'ai fait apparaître. D'ailleurs, mon rapport a été voté à l'unanimité au sein de la commission des Affaires sociales (...), mais le gouvernement a été réactif : un mois après, on votait dans la loi de financement de la Sécurité sociale, 100 millions d'euros supplémentaires à ce qui est donné habituellement pour l'encadrement dans les Ehpad (...) Mais, vous savez qu'entre le moment où l'on vote et le moment où cela s'applique, il se passe du temps. Aujourd'hui, la ministre va nommer un médiateur.

Et la ministre de la Santé propose un coup de pouce de 50 millions d’euros en plus... Dans votre rapport, vous disiez qu’il fallait prolonger les emplois aidés dans les Ephad pour faire face à ces besoins. Or, c’est contraire à la doctrine du gouvernement... 

Je disais que, pour 2017, il ne fallait pas brutalement arrêter les emplois aidés. D'abord, il y a toujours 220 000 emplois aidés pérennisés dans le cadre du budget 2018 (...) Je continuerai d'insister pour dire que les Ehpad doivent être prioritaires. D'autant plus que, dans les priorités du gouvernement au niveau des emplois aidés, il s'agit aussi et surtout de l'action sociale. Je considère que les Ehpad font partie de cette catégorie et, en effet, je pense qu'ils doivent être privilégiés.

On a vu à quel point la situation était socialement tendue dans les prisons, maintenant c’est dans les Ehpad... Faites-vous partie de ceux qui veulent muscler la gauche d’Emmanuel Macron ?

Non, je n'ai pas besoin de faire partie d'un groupe identifié parce que cela signifie que tous les autres qui ne sont pas dans ce groupe ne veulent pas de réforme et ne sont pas des "sociaux". Les thèmes que nous traitons doivent faire l'objet de réformes importantes où l'on associe l'ensemble du groupe, et pas quelque uns qui se donneraient comme mission d'être plus sociaux que les autres.

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