Loi Travert : "Cela ne sera plus possible" de voir des images de bagarre pour du Nutella, selon Jean-Baptiste Moreau
Le député La République en marche de la Creuse, Jean-Baptiste Moreau, était l'invité de L'Interview J-1, mardi, à la veille du passage de la loi Travert sur les prix passe en conseil des ministres.
Jean-Baptiste Moreau, députée La République en marche de la Creuse, était l'invitée de L'Interview J-1, mardi 30 janvier. Mercredi, en conseil des ministres, le projet de loi Travert, du nom du ministre de l'Agriculture, sera présenté. Elle aura pour but de limiter les promotions abusives et relever le seuil de vente à perte.
franceinfo : Est-ce qu’il est juste, Emmanuel Macron, dans la redistribution des richesses ?
Jean-Baptiste Moreau : Dans le projet de loi de finance de la sécurité social, c’est 100 millions d’euros de plus qui ont été accordé en direction des Ehpad. Il y a un plan de 50 millions d’euros qui est en train de se mettre en place à la suite de missions d’informations notamment piloté par Monique Iborra qui va se mettre en place dans les prochains jours à destination des plus fragilisés.
Demain, le projet de loi sur l’agriculture et les relations commerciales passe en conseil des ministres. En 2016, un agriculteur sur trois vivait avec 350 euros par mois. Pouvez-vous leur dire quel sera le gain grâce à la loi que vous portez avec la majorité ?
Chiffré exactement le gain de revenu, cela serait excessivement compliqué. Ce qui est sûr, c’est que tout est mis en en œuvre dans ce projet de loi pour remonter le revenu des agriculteurs et pour que les agriculteurs vivent enfin de la vente de leur production et non plus seulement des primes qui constituent, aujourd’hui, à peu près 110-120% de leurs revenus.
Dans la loi, il y a aussi la fin des supers promotions. Est-ce que les images de bagarres pour du Nutella chez Intermarché seront-elles toujours possible ?
Cela ne sera plus possible, puisqu'aujourd’hui, le Nutella, toutes les grandes surfaces sont obligés d’avoir cette pâte à tartiner dans les rayons. Ils sont donc prêts à casser les prix de façon importante, voire à perdre 15-20% de marge négative sur ces produits-là. En compensation, ils font des marges beaucoup plus importantes sur les fruits et légumes, sur les produits agroalimentaires, cela leur permet de se rattraper et d’avoir une marge moyenne à 2%. Cela, c’est fini, puisqu’il y aura une hausse de 10% du seuil de vente à perte.
Dans ce projet de loi, il y a un volet dont on parle moins, c’est le délit de maltraitance animale. Problème : dans le texte final, il n’y a plus d’obligation pour les abattoirs à poser des caméras de vidéosurveillance. Sans contrôle vidéo, quelles preuves ?
J’ai été président d’abattoir, je connais donc bien ce qu’il s'y passe. Il y a eu beaucoup de progrès de fait. Faut savoir qu’il y a des vétérinaires, des préposés vétérinaires, systématiquement sur les chaînes d’abattages. On ne peut pas abattre un bovin, un ovin ou un porc sans qu’il y ait un vétérinaire qui soit présent au pied du piège. La commission d’enquête Falorni avait abouti à demander la pause de caméras de surveillance. Il faut que l’on en rediscute avec différents organismes. Cela va faire partie du travail législatif.
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