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1er-Mai : "On ne parle que de ces incidents qui ne disent rien de ce qu'était le sens de ces manifestations", regrette Pierre Laurent

Le secrétaire national du PCF a "condamné absolument" les violences qui ont éclaté en marge de la manifestation du 1er-Mai à Paris.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Pierre Laurent, secrétaire national du PCF dans le studio de franceinfo le 1er mai 2018. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Les manifestations du 1er-Mai ont rassemblé plus de 210 000 personnes en France selon la CGT. Elles étaient 143 500 selon le ministère de l'Intérieur. Le cortège parisien a toutefois été marqué par des violences avec 200 interpellations. Pierre Laurent, secrétaire national du PCF a dit mardi 1er mai "condamner absolument" ces violences et regrette que l'"on ne parle que de ces incidents qui ne disent rien de ce qu'était le sens de ces manifestations du 1er-mai". Selon Pierre Laurent, ce 1er mai reste toutefois "une étape" vers des mobilisations "de plus en plus importantes au mois de mai".

franceinfo : Quel est votre sentiment après que les manifestant ont dû rebrousser chemin après les incidents provoqués par des militants radicaux ?

Pierre Laurent : Il y a eu des incidents en dehors du cortège, des incidents violents totalement regrettables. Moi je condamne absolument les violences qui ont été commises et qui ont duré à mes yeux, un peu trop longtemps avant que la police intervienne. Surtout que visiblement la police était prévenue de cette possibilité puisqu'elle avait communiqué dès hier [lundi] sur cette question. Évidemment on voit bien à quoi tout ça aboutit. Au lieu de parler des centaines de milliers de manifestants qui étaient présents dans les rues de France aujourd'hui le 1er-Mai, on ne parle que de ces incidents qui ne disent rien de ce qu'était le sens de ces manifestations du 1er-mai.

Quelle est votre réaction aux propos de Marine le Pen qui dénonce une "complicité du pouvoir de gauche" contre des "milices d'extrême gauche" ?

Marine le Pen dit absolument n'importe quoi dans cette déclaration. C'est n'importe quoi pour masquer cette vérité que la violence a très souvent, dans l'histoire, été le fait de l'extrême-droite. Et les extrême-droites que Marine le Pen a réuni à Nice sont des extrême-droites violentes dans leurs pays, des extrême-droites racistes, donc pas de leçon contre les violences de la part de Marine le Pen, elle ferait mieux de se taire.

Il y a eu entre 143 500 et 210 000 manifestants dans les rues de France, cela veut-il dire que le 1er-mai est encore un symbole ?

C'est plus qu'un symbole, c'est une journée qui permet à chaque fois aux revendications sociales de s'exprimer, en France et dans le monde. Évidemment dans la période actuelle que connaît notre pays ça prend une signification particulière car il y a une ébullition sociale croissante. Je pense que c'est une étape et que l'on ira vers des nouvelles journées de mobilisations de plus en plus importantes au mois de mai. Ce mois de mai 2018 ouvre un mois de mai avec de nombreuses dates de mobilisation. Je pense qu'il y a une contestation sociale forte qui s'installe contre les choix politiques d'Emmanuel Macron qui est en train de se développer, de s'enraciner dans des secteurs très divers, dans des catégories différentes de la population.

Cela fait plusieurs mois que les syndicats évoquent une convergence des luttes presque en l'appelant de leur vœux. Avez-vous le sentiment qu'elle est une réalité aujourd'hui ?

Pour ma part, j'ai toujours insisté sur le fait que d'abord il fallait généraliser ces mobilisations dans les différents secteurs. Parce que, avant de parler de convergence, il faut que ces mobilisations se développent et qu'elles se développent sur les sujets qui inquiètent les Français.

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